Benjamin Netanyahou hué et applaudi à l’ONU : « Finir le travail »
Le dirigeant israélien a rejeté les accusations de « génocide » dans la bande de Gaza et s’en est pris aux pays occidentaux, dont la France, qui ont reconnu cette semaine l’Etat de Palestine. Le Hamas a estimé que le départ en masse de délégations constituait un signe de « l’isolement d’Israël » en raison de la guerre à Gaza.
Dans un discours au ton offensif, le dirigeant israélien a rejeté les accusations de « génocide » en Gaza et a vivement critiqué les pays occidentaux, notamment la France, qui ont reconnu cette semaine l’État de Palestine.
Ces nations ont « cédé » au Hamas, prouvant que cela « paye de tuer des Juifs », a-t-il déclaré. « Voici un autre message pour les dirigeants occidentaux : Israël ne vous permettra pas de nous imposer un État terroriste. Nous ne commettrons pas un suicide national parce que vous n’avez pas le courage de faire face à des médias hostiles et aux foules antisémites qui veulent le sang d’Israël », a-t-il affirmé, dénonçant les critiques sur les actions d’Israël à Gaza comme des « mensonges antisémites ».
Son discours a été salué par des applaudissements de ses partisans présents dans la salle, tandis que des délégués ont quitté l’Assemblée générale de l’ONU en huant.
Israël a « écrasé l’essentiel de la machine terroriste du Hamas » à Gaza, a-t-il ajouté. « Pendant l’année passée, nous avons frappé les Houthis, y compris hier (jeudi), nous avons écrasé l’essentiel de la machine terroriste du Hamas, nous avons estropié le Hezbollah en éliminant la plupart de ses dirigeants et une grande partie de son arsenal », a-t-il précisé, montrant une carte de la région. Désormais, Israël « veut finir le travail » contre le Hamas « aussi vite que possible ».
Benjamin Netanyahu a également rejeté les accusations de « génocide » à Gaza, assurant qu’Israël nourrit la population du territoire palestinien.
Un nombre croissant d’alliés occidentaux prennent leurs distances avec le gouvernement israélien en raison de la campagne militaire en Gaza. Le Royaume-Uni, la France, le Canada et la Belgique ont annoncé leur reconnaissance (parfois sous conditions) de l’existence d’un État palestinien. La création d’un État palestinien serait un « suicide national » pour Israël, a-t-il déclaré, critiquant ces récentes reconnaissances.
Le Premier ministre israélien a affirmé avoir fait installer des haut-parleurs dans la bande de Gaza pour que les otages retenus par le Hamas entendent son discours. S’adressant à ces otages, il a déclaré : « Nous ne vous avons pas oubliés, même pour une seconde. Le peuple d’Israël est avec vous. Nous ne nous reposerons pas tant que vous ne serez pas tous rentrés à la maison. »
Le mouvement islamiste palestinien Hamas a déclaré que le départ en masse de délégations était un signe de « l’isolement d’Israël » en raison de la guerre à Gaza. « Le boycott du discours de Netanyahu illustre l’isolement d’Israël et les conséquences de sa guerre d’extermination » dans la bande de Gaza, a affirmé un porte-parole du Hamas. Pour Izzat al-Risheq, membre du bureau politique du Hamas, M. Netanyahu s’est retrouvé « avec rien d’autre qu’une chorale de pom-pom girls qui n’étaient entrées dans la salle de l’ONU que pour applaudir en faveur du génocide ».
Le Hamas accuse également M. Netanyahu de répéter « des mensonges et de nier de manière flagrante le génocide, les déplacements forcés et la famine systématique commis par lui » et l’armée israélienne à Gaza. « S’il se souciait vraiment de ses captifs, il mettrait fin aux bombardements brutaux, aux massacres et à la destruction de Gaza, mais au lieu de cela, il ment et continue de mettre leur vie en danger », ajoute le communiqué.
Tout en saluant le soutien du président américain, Donald Trump, le dirigeant israélien est resté prudent concernant la Cisjordanie occupée. Alors que son gouvernement souhaite étendre la colonisation juive en Cisjordanie, Donald Trump a averti qu’il ne permettrait pas à Israël d’annexer ce territoire. « Je ne permettrai pas à Israël d’annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n’arrivera pas », a-t-il affirmé après avoir discuté avec M. Netanyahu.
Le discours de M. Netanyahu a eu lieu alors que les espoirs de paix se concentrent sur un nouveau plan présenté cette semaine par Donald Trump à des pays arabes et musulmans. « Je pense que nous avons un accord », a déclaré Donald Trump. « Ce sera un accord qui ramènera les otages. Ce sera un accord qui mettra fin à la guerre », a-t-il prometté à la Maison Blanche. Selon une source diplomatique, le plan américain en 21 points prévoit notamment un cessez-le-feu permanent à Gaza, la libération des otages israéliens et un retrait israélien ainsi qu’une future gouvernance de Gaza sans le Hamas.

