Belgodyssée 2025 : La quête de logement, combat pour les jeunes Belges
Juliette Harcq a 30 ans et elle est installée dans une cabane à Louvain-la-Neuve depuis début 2024. Le prix de sa cabane est de 19.000 € et représente un montant largement inférieur aux prix du marché.
De l’intérieur, la maison de Juliette Harcq ressemble à une habitation classique. Cependant, à l’extérieur ou en s’attardant sur certains détails, il est évident que ce n’est pas le cas : la douche se trouve dans le salon, certaines armoires ont des portes installées à l’envers, et la maison est légèrement surélevée. En réalité, le logement de Juliette est atypique : « J’habite dans une cabane pour des raisons économiques et écologiques. »
### Un choix en partie contraint
Juliette, qui a 30 ans, cheveux roses et un sourire éclatant, fait visiter sa cabane en montrant des décorations qu’elle a choisies, comme une linographie créée par une amie avec le message « Fight like a girl » qu’elle apprécie particulièrement. Cela fait écho à sa lutte pour se loger. Résidant dans une cabane depuis début 2024, elle a connu un parcours de vie difficile : « Avant, je vivais dans une caravane près de Ciney avec mon ancien compagnon. Puis, après la séparation, je me suis retrouvée sur le canapé de ma mère à 28 ans. » À cela s’ajoutent un burn-out et des problèmes financiers qui rendent difficile son autonomie, rendant l’organisation de sa vie une véritable épreuve.
### Vivre simplement
En quête d’un logement, Juliette découvre une cabane à Louvain-la-Neuve, dans un quartier autogéré appelé la Baraque, vendue pour 19.000 €, un prix largement inférieur au marché. Néanmoins, elle a du mal à rassembler cette somme : « Je n’ai pas 19.000 € sur mon compte épargne, surtout avec mon parcours. » Elle précise : « Je n’aurais pas pu venir ici si je n’avais pas eu un soutien de mon père, qui m’a aidée à payer. »
### Une vie en accord avec ses valeurs
Juliette se dit chanceuse d’avoir trouvé une cabane qui lui permet de vivre en accord avec ses valeurs. Les habitants de la Baraque partagent un mode de vie simple qui privilégie la récupération d’objets de seconde main et minimise la consommation. Cela a contribué à son choix de vivre dans cet habitat.
### Un phénomène qui prend de l’ampleur
La décision de vivre dans un logement moins traditionnel est souvent motivée par des raisons économiques. Arnaud Bilande, coordinateur du Rassemblement Wallon pour un Droit à l’Habitat, souligne que « se loger tout seul devient très compliqué et trop cher ». Il explique que de nombreux jeunes se trouvent dans une situation inconfortable, attendant d’avoir suffisamment de moyens pour devenir propriétaires ou accéder à un logement à loyer abordable.
### Trouver des solutions
D’après les dernières statistiques du Centre d’Etudes en Habitat Durable de Wallonie, pour une personne ayant des revenus inférieurs à 2.500 €, le loyer représente entre 31 et 39 % du budget mensuel, sans inclure des charges souvent élevées. Face à ces défis, beaucoup de jeunes explorent des options alternatives. Arnaud Bilande note que le modèle de colocation a gagné en popularité, permettant de partager les coûts, tandis que d’autres choisissent de rester chez leurs parents ou d’opter pour des habitats légers. Juliette, pour sa part, ne regrette pas son choix : « Je me vois bien vieillir toute ma vie ici ! Mais je pense partir dans 10 ans. 40 ans, c’est un bon âge pour laisser la place à quelqu’un de plus jeune et lui refiler cette opportunité. »
### Signé Joachim Vincent
Je m’appelle Joachim Vincent et j’ai 22 ans. Je termine en ce moment mon master en journalisme à l’UCLouvain après avoir réalisé un bachelier à Namur. Je rêve de pouvoir devenir journaliste afin de raconter au plus grand nombre des histoires comme celle de Juliette. Le parcours de cette jeune femme est impressionnant, et son choix de vivre dans une cabane est courageux. Il montre vraiment comment certains jeunes parviennent à trouver des solutions aux problèmes de la société.

