« Bart De Wever sur l’accord budgétaire : ‘Je n’ai même pas pensé aux grèves.' »
Le Premier ministre a demandé un délai de 50 jours chez le Roi en octobre pour surmonter un blocage des négociations. Le gouvernement fédéral dépense actuellement 11 milliards pour les malades de longue durée, un montant qui pourrait atteindre 20 milliards d’ici la fin de la législature si aucune mesure n’est prise.

« Vous n’allez pas le croire, mais je n’ai même pas pensé aux trois jours de grève, a déclaré le Premier ministre à la RTBF après une nuit de pourparlers entre les partenaires de la majorité (N-VA, MR, Engagés, Vooruit, CD&V). Personne n’en a parlé. On a simplement travaillé pour atteindre un accord équilibré« , a affirmé Bart De Wever. Ce dernier a dû faire face à un blocage des négociations en octobre et s’est rendu chez le Roi, demandant un délai de 50 jours, jusqu’à Noël.
« L’effort était plus lourd que ce que l’on avait pensé au début du gouvernement. Après neuf mois, on a dû surmonter un col hors catégorie« , a jugé le Premier ministre, qui a assuré que « tout le monde a dû faire des concessions« .
« Oser prendre des mesures qui ne sont pas populaires »
Bart De Wever ne le cache pas : certaines mesures auront un impact sur le budget des Belges. « Il n’y aura pas d’augmentation du taux de la TVA, mais certains produits qui étaient à 6% passeront à 12%« , a déclaré le Premier ministre.
Pour lui, cette hausse de la TVA sur certains produits était nécessaire. « Après le Vivaldi, nous avons hérité d’un budget si désastreux qu’il fallait oser prendre des mesures qui ne sont parfois pas populaires et difficiles. Et nous l’avons fait« , a-t-il ajouté.
Le Premier ministre défend une modification du taux de TVA sur certains produits, accompagnée de mesures plus structurelles. « Nous avons mis en place des réformes à long terme dans les domaines socio-économiques, des pensions, des soins de santé, de la fiscalité, du marché du travail. Mais cela n’empêche pas de devoir s’occuper aussi du solde à court terme. Et c’est ce que nous avons fait aujourd’hui« , a-t-il précisé.
Indexation des salaires : « ceux qui ont un bon salaire vont recevoir un peu moins »
Bart De Wever a commenté la mesure qui modifiera, en 2026 et 2028, l’indexation des salaires pour ceux gagnant plus de 4000 euros brut.
« On a fait une correction sociale« , a déclaré le Premier ministre. « Tout le monde reçoit un index. Mais si on touche 4000 euros, on touche l’index sur 4000. Si on a 5000, on touche aussi l’index sur 4000.«
« Ceux qui ont la chance d’avoir un bon salaire vont recevoir un peu moins« , a assumé Bart De Wever.
« On est champion du monde en malades de longue durée »
Le gouvernement fédéral a prévu des mesures pour réintégrer les malades de longue durée sur le marché du travail. Selon Bart De Wever, il y a urgence.
« On est champion du monde en malades de longue durée. Malheureusement, dans le sud du pays, c’est énorme. Donc, il faut arrêter cette évolution« , a souligné le Premier ministre.
« Aujourd’hui, nous dépensons 11 milliards pour les malades de longue durée. Et si nous ne faisons rien, sans changement de politique, cela va augmenter à 20 milliards d’ici la fin de la législature. C’est intenable« , a-t-il ajouté.
« On a dû accepter quelques recettes qui pèsent sur les épaules les plus larges »
L’accord budgétaire comprend également des mesures visant les plus riches : l’augmentation de la taxe sur les comptes-titres ainsi que la création d’un parquet national financier généreront des recettes indispensables.
« Nous avons dû accepter certaines recettes. Notamment celles qui doivent être portées par les épaules les plus larges. Mais je pense que c’est équitable« , a déclaré Bart De Wever. « Il n’est pas exagéré de demander à ceux qui sont riches, qui ont les épaules les plus larges, de porter un peu plus de poids budgétaire« .
Le gouvernement De Wever relancé
« Nous n’allons pas démissionner« , a conclu Bart De Wever. « Maintenant, nous devons mettre tout en œuvre. C’est encore un travail énorme« .
Face aux grèves qui débutent ce lundi, le Premier ministre défend l’accord équilibré conclu avec les partis de la majorité (N-VA, MR, Engagés, Vooruit, CD&V). « Il faut assainir ce pays. Alors, on peut faire grève, on peut être mécontent. Mais au final, pour maintenir un État-providence, il faut un socle de prospérité solide. Et si nous négligeons cela, nous ne pouvons pas avoir de solidarité« , a-t-il souligné.
Bien que le Premier ministre ait semblé vaciller ces dernières semaines, il semble désormais remis sur les rails, avec le regard tourné vers l’international.
« Il y a encore des événements qui vont se produire. Je vais participer à un conseil européen dans quelques instants. Ce sera un conseil assez particulier compte tenu des événements mondiaux, comme en Ukraine, et concernant les avoirs russes immobilisés dans notre pays« , a-t-il conclu.

