Belgique

Barbara Abel présente ‘Ici s’arrête le monde’ et son parcours vers Hollywood.

1. Barbara Abel évoque un conflit armé et des bombes qui tombent sur Bruxelles, situant son récit à Saint-Gilles, un quartier qu’elle connaît parfaitement.
2. Elle raconte avoir vécu un moment fort sur le tournage de « Miroir, mon beau miroir », lié à Émilie Dequenne, décrivant cette actrice comme « une perte immense ».

« Les bombes tombent sur Bruxelles » : écrire l’impensable dans son propre quartier

Barbara Abel explique que son roman est né d’une interrogation simple : et si un conflit armé survenait ici ? « Il évoque un conflit armé, il évoque des bombes qui tombent sur Bruxelles« , dit-elle. Au lieu de placer son récit dans un contexte éloigné, elle opte pour un lieu qu’elle connaît très bien : « Je l’ai située à Saint-Gilles, c’est là où je vis, et c’est vrai que la connaissance parfaite de ce quartier, des maisons, de l’ambiance m’a énormément aidée pour décrire quelque chose qui n’existe pas« .

Ce qu’elle souhaite avant tout explorer, ce sont les réactions humaines. « Je ne sais absolument pas comment je réagirais, peut-être avec énormément d’égoïsme, de lâcheté, peut-être tout simplement parce que la peur nous fait perdre complètement la raison« . Le chaos qu’elle dépeint n’est donc pas gratuit ; il met en lumière ce qui se joue à l’intérieur des gens.

Duelles, Toronto, Hollywood : le long chemin vers Mother’s Instinct

Les romans de Barbara Abel voyagent parfois très loin. L’idée d’une adaptation à Hollywood ne provient pas d’un coup de fil des États-Unis, mais d’une projection au Festival international du film de Toronto. Duelles, réalisé par Olivier Masset-Depasse d’après son roman Derrière la haine, y a été présenté juste avant sa sortie. Jessica Chastain était dans la salle. Barbara Abel raconte : « Et donc Jessica Chastain a été parler à Olivier juste après en lui disant qu’elle voulait le faire« .

Le projet commence alors à prendre forme, presque par surprise. « Et donc, ce n’est pas Hollywood qui m’appelle, c’est Olivier qui revient de Toronto qui m’appelle. On mange ensemble. Et là, on fait wow. Mais on n’ose pas y croire parce que c’est vraiment le genre de choses… On ne sait jamais si ça va arriver« .

Loading…Mother’s Instinct. Et je parle avec Jessica Chastain et Anne Hathaway« .

Elle conserve néanmoins une philosophie simple : « Mon bébé, c’est le bouquin et personne ne peut y toucher« . Cependant, concernant les adaptations, il est « très important que le réalisateur ou le scénariste s’empare de l’histoire et en fasse son bébé à lui« , précise-t-elle.

Miroir, mon beau miroir : un souvenir avec Émilie Dequenne

Barbara Abel a également vécu un moment fort et imprévu : sa propre apparition dans « Miroir, mon beau miroir« , une adaptation de son roman « Un bel âge pour mourir« . Ce souvenir est intimement lié à Émilie Dequenne, décédée à la suite d’un cancer.

Elle raconte comment l’actrice a pris son bébé dans ses bras sur le tournage, un moment qui l’a profondément touchée. « Cette personne, cette actrice, cette femme, une perte immense« , souligne Barbara Abel.

Émilie Dequenne sur scène, lors de l’hommage aux frères Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne au 12e Festival Lumière à Lyon le 16 octobre 2020 © Stephane Cardinale – Getty Images

Avant de clore l’émission et les recommandations culturelles habituelles de François, Barbara Abel partage son coup de cœur du moment : l’exposition Goya au Bozar, qu’elle qualifie de « magnifique, incroyable, un coup de foudre« . Lors de la séquence des « questions vaches ou pas vaches« , va-t-il y avoir une dernière révélation, presque glissée malgré elle ? Répondant à la question « Un roman d’amour, un jour ?« , elle sourit et déclare : « Peut-être un roman d’amour, ça me plairait bien !« .

Elle termine sur une note légère pour conclure cet entretien. Rendez-vous la semaine prochaine car Culture en Prime, c’est tous les vendredis à 20 heures sur La Une et en streaming sur Auvio.