Belgique

Avoirs russes gelés : les Belges demandent une contribution équitable.

Le Premier ministre Bart De Wever a rencontré son homologue britannique Keir Starmer à Londres vendredi à l’issue de laquelle les avoirs russes gelés chez Euroclear ont été abordés. Selon M. De Wever, les Belges s’opposent également à l’utilisation des milliards russes, tout en exprimant que si des garanties sont obtenues lors des négociations européennes, cela pourrait rassurer son peuple.


Le Premier ministre Bart De Wever a fait cette déclaration vendredi à l’issue de sa rencontre avec son homologue britannique Keir Starmer, durant laquelle les avoirs russes gelés chez Euroclear ont été discutés. Bart De Wever s’est rendu à Londres à la demande des autorités britanniques. Ce rendez-vous faisait partie des visites officielles que le Premier ministre a effectuées dans les pays voisins ces dernières semaines.

La Belgique subit une pression croissante depuis plusieurs semaines concernant les milliards d’euros d’avoirs russes gelés auprès de la banque Euroclear. Alors que plusieurs pays envisagent de prêter à l’Ukraine en s’appuyant sur ces actifs immobilisés, M. De Wever estime que c’est une très mauvaise idée. « Alors que certains vous décrivent comme un homme de main de Poutine, c’était le moment opportun pour rencontrer un voisin ami », a-t-il déclaré à la presse après sa « réunion constructive » au 10 Downing Street.

Le Royaume-Uni a déjà exprimé son souhait d’utiliser les avoirs russes gelés, en collaboration avec l’Union européenne, pour apporter un soutien financier à Kiev. Toutefois, selon M. De Wever, les deux situations sont très différentes.

Pour les Britanniques, il ne s’agit que de 8 milliards d’euros d’avoirs gelés, une somme minime par rapport à leur PIB. Le Premier ministre a rappelé que la Belgique était exposée à un risque considérable, qualifiant cela d' »épée de Damoclès ». En réponse à une question d’un journaliste britannique, il a également souligné que les citoyens belges s’opposent également à l’utilisation des milliards russes. « Mais si l’on revient de la table des négociations européennes avec l’assurance que nous ne sommes pas seuls et que nous partageons ces risques, alors peut-être que mon peuple sera rassuré », a-t-il ajouté.

M. De Wever a réaffirmé que la Belgique est pro-ukrainienne et que les Belges sont prêts à faire des sacrifices pour que l’Ukraine demeure un pays libre, démocratique et souverain, à condition que cet effort soit collectif et proportionné.

Euroclear n’était pas le seul sujet traité entre les deux chefs de gouvernement. Le Royaume-Uni reste l’un des partenaires économiques les plus importants, même après le Brexit. Les échanges commerciaux entre les deux pays étaient également à l’ordre du jour, de même que la coopération dans les domaines énergétique, policier et judiciaire, ainsi que la lutte contre l’immigration clandestine.

De plus, une coopération plus large entre l’UE et le Royaume-Uni a été évoquée, compte tenu du récent réexamen de l’agenda et du rapprochement entre l’UE et Londres.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre a rencontré le Secrétaire général de l’Organisation maritime internationale (OMI). La Belgique a été réélue comme membre la semaine dernière, ce qui est pertinent compte tenu de ses intérêts maritimes et logistiques.

La Belgique soutient notamment la modernisation des réglementations internationales de sécurité applicables aux navires et ports, afin qu’elles soient non seulement pertinentes dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi plus efficaces dans la lutte contre le crime organisé, notamment le trafic de drogue.