Athènes dénonce l’indifférence du British Museum après un dîner devant les frises du Parthénon
La ministre Lina Mendoni a commenté que « la sécurité, l’intégrité et la dignité des monuments devraient constituer la principale préoccupation du British Museum », après l’événement qui a rassemblé samedi 800 invités, dont des célébrités comme Mick Jagger et Naomi Campbell. Elle a également rappelé qu’elle avait « condamné à maintes reprises les dîners, réceptions et défilés de mode organisés dans les espaces des musées » et a jugé que « de telles initiatives sont offensantes pour les biens culturels ».
« La sécurité, l’intégrité et la dignité des monuments devraient constituer la principale préoccupation du British Museum, qui, une fois encore, fait preuve d’une indifférence provocatrice », a déclaré la ministre dans un communiqué suite à cet événement mondain qui a rassemblé samedi 800 invités, dont des célébrités telles que Mick Jagger et Naomi Campbell.
Elle a rappelé avoir « condamné à maintes reprises les dîners, réceptions et défilés de mode organisés dans les espaces des musées où sont exposés des monuments et des œuvres d’art », ajoutant que « de telles initiatives sont offensantes pour les biens culturels ». Selon elle, elles « mettent (aussi) en danger les objets eux-mêmes ».
Lina Mendoni a également vivement critiqué le fait que les « frises du Parthénon, trésors archéologiques vieux de quelque 2500 ans », soient utilisées « comme éléments décoratifs pour le dîner que (le British Museum) a organisé ».
Le grand musée londonien a organisé samedi sa première soirée de collecte de fonds, un événement glamour destiné à récolter des fonds. Les VIP présents ce soir-là, ayant payé leur billet à 2000 livres (environ 2300 euros), ont dîné à des tables dressées au milieu des chefs-d’œuvre du musée, notamment dans la galerie Duveen où se trouvent les frises du Parthénon.
Ces vestiges antiques sont au cœur d’une « querelle historique » entre la Grèce et l’institution londonienne. En décembre dernier, les deux parties avaient semblé se rapprocher d’une solution, le British Museum ayant montré une ouverture à un « partenariat sur le long terme » avec Athènes.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, fervent défenseur du retour de ces trésors archéologiques exposés à Londres depuis deux siècles, s’était dit « fermement convaincu » que les marbres du Parthénon reviendraient à Athènes. Cependant, depuis, les discussions n’ont pas semblé avancer vers des progrès tangibles.
Une loi britannique de 1963 empêche le musée d’effectuer des restitutions. Pourtant, la Grèce, qui réclame depuis des décennies le retour de ces précieuses frises détachées du Parthénon, reste déterminée à récupérer son patrimoine. Les autorités grecques affirment qu’elles ont été victimes d’un « pillage » orchestré en 1802 par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman. Londres, de son côté, soutient que les sculptures ont été « acquises légalement » par Lord Elgin, qui les a ensuite revendues au British Museum.

