Belgique

Arrivée aujourd’hui des quatre premiers F-35 à Florennes

L’appel d’offres pour renouveler la flotte belge d’avions de chasse est lancé en 2017, et le contrat pour l’achat de 34 avions de chasse de cinquième génération est signé pour un montant de 3,6 milliards d’euros. Ce lundi, les quatre premiers F-35 belges seront accueillis à la base militaire de Florennes en présence du roi Philippe.


L’appel d’offres a été lancé en 2017 pour le renouvellement de la flotte belge d’avions de chasse. En 2018, le Premier ministre de l’époque, Charles Michel, a annoncé lors d’une conférence de presse le choix du F-35, fabriqué par le constructeur américain Lockheed Martin : « Les avions et les drones seront américains. Les autres équipements sont européens. Les retombées économiques seront pour la Belgique. »

Le F-35 a été présenté par Steven Vandeput, alors ministre de la Défense, comme l’option la plus avantageuse : « On constate que sur les sept critères : l’utilisation, le prix, la facilité de déploiement, l’entretien ou encore le retour sociétal, sur tous ces critères, le F-35 est le meilleur. »

La Belgique a donc signé un contrat pour l’achat de 34 avions de chasse de cinquième génération pour un montant de 3,6 milliards d’euros.

**Principal point fort : sa furtivité**

Lors de sa première expérience de vol dans le cockpit du F-35, le lieutenant-colonel Pierre-Yves Libert, commandant de détachement, était très concentré. Il se rappelle : « J’étais tellement focus que je ne peux pas dire que j’en ai profité. Je ne pensais qu’à une seule chose : ne pas faire de bourde », a-t-il confié en avril dernier alors qu’il était sur la base Luke Air Force à Phoenix, en Arizona, pour finaliser sa formation. Il ajoute : « Il y a moins de bruit dans le cockpit du F-35 que dans ma voiture ou sur ma moto. C’est un cockpit très agréable. »

Si le pilotage est plaisant, le principal avantage du F-35 réside dans sa furtivité, ce qui le rend peu détectable par les radars, contrairement à son prédécesseur, le F-16, qui était systématiquement repéré. Grâce à cela, les pilotes peuvent s’approcher plus près d’une menace tout en minimisant les risques. Le F-35 peut également transporter des armes à l’intérieur de l’appareil, ce qui contribue à réduire sa visibilité.

L’avion est également équipé de nombreux capteurs. Un atout en vol et lors des entretiens. Le major d’aviation Loïc Van Himst, responsable des opérations de maintenance, a déclaré en avril dernier sur la base Luke Air Force : « Il y a plein de senseurs qui collectent toute une série d’informations sur la santé de l’avion. Cela permet au technicien de travailler de manière plus ciblée et donc plus rapidement. Sur le F-16, on devait tout démonter. Ici, ce n’est plus le cas. »

**Dépendant des États-Unis ? Trop cher ?**

Lorsque le gouvernement de Charles Michel a choisi le modèle américain produit par Lockheed Martin, des critiques ont surgi : pourquoi ne pas avoir opté pour un avion de chasse européen ? À l’époque, Dassault Aviation et Airbus ont dénoncé « un mauvais signal et une occasion manquée pour l’Europe de la Défense. »

Ces critiques ont ressurgi avec les tensions internationales et le retour au pouvoir de Donald Trump. L’avion pourrait-il être désactivé à distance ? Le Colonel-aviateur Roeland Van Thienen, responsable du programme F-35 en Belgique, a assuré : « C’est le meilleur avion disponible sur le marché et on peut l’utiliser en toute souveraineté. Il n’y a pas de bouton ‘kill switch’. Il faut rappeler que le programme F-35 est un programme multinational, 25% de ces avions sont produits en Europe. L’interdépendance est mutuelle entre tous les utilisateurs de l’avion. »

Des inquiétudes ont également été soulevées concernant le coût du F-35, notamment le coût par heure de vol. Le Colonel-aviateur Roeland Van Thienen a rétorqué : « Nous avons fait nos analyses et nous avons pu conclure que c’est l’avion le moins cher. D’autres pays, comme la Finlande et la Suisse, ont fait leurs propres calculs et sont arrivés à la même conclusion. »

**Nouvelle commande, confiance renouvelée**

Le ministre de la Défense, Théo Francken, reste pleinement convaincu par l’avion américain. Une nouvelle commande de 11 avions supplémentaires a d’ailleurs été réalisée cet été.

Ce lundi, les quatre premiers F-35 belges seront accueillis à la base militaire de Florennes en présence du roi Philippe.