Belgique

Affaire Sanda Dia : “Les médias ne font pas partie d’un complot pour protéger les membres de Reuzegom”

Un Youtubeur dévoile des informations sur les étudiants impliqués dans l’affaire Sanda Dia

”Vous trouvez souvent (dans les médias, NDLR) le nom, la photo, l’horoscope de personnes qui n’ont pas encore été reconnues coupables”, souligne Sammy Mahdi dans une vidéo publiée sur son compte TikTok. “Alors que dans ce cas, la culpabilité a bien été reconnue”, poursuit-il, sous-entendant que les médias se sont abstenus de publier des noms, faisant preuve de parti pris.

Affaire Sanda Dia : Sammy Mahdi dénonce la légèreté des peines et défend le Youtuber Acid

”Ce que les médias ont fait dans cette affaire est tout à fait correct. La couverture médiatique a été très large, on ne peut pas dire que la presse a conspiré pour étouffer l’affaire”, a réagi le secrétaire général de l’Association flamande des journalistes (VVJ), Pol Deltour. “Le jugement lui-même a également fait l’objet d’une grande couverture médiatique”.

Pol Deltour estime que la critique selon laquelle les médias ne sont pas toujours cohérents en termes de préservation de l’anonymat “peut être comprise”. Mais le fait que les étudiants condamnés dans l’affaire Sanda Dia ne soient pas nommés n’est pas exceptionnel. “De plus, tous les ‘grands médias’ ont choisi de ne pas citer de noms. Cela prouve qu’il y a eu une certaine réflexion”.

Selon M. Deltour, il ne serait pas judicieux de divulguer des noms dès qu’il y a une condamnation. “Le conseil de déontologie journalistique (Raad voor de Journalistiek) avance plusieurs éléments autour de cette question : s’agit-il de personnalités publiques ? Quelle est la gravité des faits, qu’en est-il des chances de réintégration des auteurs dans la société ?”, explique Pol Deltour. “C’est un document détaillé mais ce n’est pas une science. Nous devons analyser au cas par cas.”

Dans un communiqué complémentaire, le VVJ appelle le public, “et plus encore les principaux décideurs politiques”, à respecter ces choix éditoriaux. “Les reproches simplistes et populistes, en particulier de la part des politiciens, ne sont d’aucune utilité pour quiconque.”

Concernant le cas du Youtubeur ACID, Pol Deltour souligne que “si lui et d’autres personnes sur les médias sociaux estiment qu’ils doivent utiliser leur liberté d’expression de cette manière, c’est leur affaire, mais ils doivent en assumer la responsabilité”. Dans sa vidéo, Sammy Mahdi estime quant à lui qu’il est incompréhensible que le Youtubeur puisse potentiellement endurer des peines plus lourdes pour avoir dévoilé les noms des étudiants condamnés que celles infligées aux membres de Reuzegom.

Enfin, concernant la peine infligée aux 18 étudiants, des travaux d’intérêt général assortis d’amendes, le VVJ est sceptique face au raisonnement employé par les juges. “Les juges disent que la couverture médiatique ne les a pas empêchés d’instruire l’affaire parce qu’ils sont indépendants. Mais en même temps, en déterminant les peines, ils disent clairement que c’est justement à cause de cette attention que les peines ont été adoucies. Je ne pense pas que ce soit correct, parce qu’en cela, les juges ne font pas preuve d’indépendance”, déplore Pol Deltour. “En tant que journalistes, nous devrions tous nous opposer au fait qu’un juge tienne compte d’un reportage et l’utilise pour atténuer les peines.”

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