15 ans après Buizingen, l’ETCS rend le rail belge « l’un des plus sûrs d’Europe ».

Le 15 février 2010, une collision frontale entre deux trains de voyageurs près de la commune de Hal a entraîné la mort de 19 personnes et blessé 170 autres. En 2024, Infrabel a enregistré deux fois moins d’incidents qu’en 2010.

Le 15 février 2010, une collision frontale entre deux trains de voyageurs près de Hal, survenue pendant l’heure de pointe matinale, a causé la mort de 19 personnes et blessé 170 autres. Cet accident a impliqué deux trains, dont l’un a été dévié sur la mauvaise voie, provoquant un choc violent qui a fait voler des voitures en l’air.

Pour éviter qu’un tel incident ne se reproduise, le pays a mis en place des mesures et introduit le système ETCS.

Ce système de sécurité européen est le résultat de près de dix ans de travail mobilisant jusqu’à 1 500 personnes. Il intervient lorsque la vitesse maximale autorisée est dépassée. Son déploiement a été effectué conformément au Masterplan approuvé par le gouvernement belge après l’accident de Buizingen.

### Un adaptateur de vitesse intelligent

En 2011, la Belgique s’est fixée un objectif : améliorer progressivement mais résolument la sécurité de son réseau ferroviaire. La première étape a consisté en l’installation accélérée, achevée en 2015, d’un système d’arrêt automatique en amont d’un feu rouge.

La deuxième étape a été la mise en œuvre de l’ETCS. Ce système fonctionne comme un « cruise control intelligent » : lorsqu’un conducteur de train dépasse la vitesse autorisée ou ne respecte pas les feux de signalisation, le système intervient immédiatement pour ralentir automatiquement ou effectuer un freinage d’urgence, par exemple à l’approche d’un signal rouge ou lors d’une réduction de vitesse.

### Un système européen

Cette mise en œuvre a permis une amélioration progressive de la sécurité, tant pour les passagers que pour les marchandises. En 2024, Infrabel a enregistré deux fois moins d’incidents qu’en 2010. Grâce à l’ETCS, ces incidents n’ont engendré aucun risque de collision. D’ici décembre 2027, lorsque tous les matériels roulant seront également équipés, le risque résiduel sera réduit de 16 fois par rapport à 2010.

L’ETCS est un système européen, donc « interopérable » : un train équipé, en provenance de n’importe quel État membre, peut circuler sur toutes les lignes également dotées de ce système. Cette norme ne se limite pas à la sécurité, elle vise aussi à uniformiser les systèmes de signalisation et à favoriser ainsi le trafic international.

### De nombreux travaux

L’installation de l’ETCS sur une ligne ferroviaire nécessite de nombreux travaux, comme le montrent certains chiffres : 11 144 feux équipés, 48 398 balises installées dans les voies et 658 antennes dédiées aux communications ferroviaires placées pour transmettre les informations entre l’infrastructure et les trains. Plus d’un million d’itinéraires ont également été testés pour assurer le bon fonctionnement de cette nouvelle signalisation.

« Je suis extrêmement fier que nous ayons franchi aujourd’hui cette étape historique », a déclaré Benoît Gilson, CEO d’Infrabel. « L’ETCS, combiné aux systèmes de gestion du trafic ferroviaire numérisés, offre à nos clients le plus haut niveau de sécurité et renforce la position de la Belgique, qui dispose désormais de l’un des réseaux ferroviaires les mieux équipés et donc les plus sûrs d’Europe. »

### La Belgique à la pointe

Pour Jean-Luc Crucke, ministre fédéral de la Mobilité, « l’ETCS offre aux conducteurs de train un soutien technologique fiable tout en renforçant la protection des voyageurs et des marchandises. La Belgique renforce ainsi sa position en Europe et dispose d’une base moderne pour poursuivre le développement du trafic ferroviaire, au bénéfice de tous les voyageurs et d’une mobilité plus durable ».

L’investissement total d’Infrabel s’élève à environ 2,8 milliards d’euros. Avec ses 6 399 km de lignes ferroviaires, la Belgique devient ainsi le deuxième pays en Europe à être totalement équipé, après le Luxembourg.

« Grâce au déploiement du système ETCS, la sécurité ferroviaire est considérablement renforcée et le risque d’accidents tragiques, tels que celui de Buizingen, est considérablement réduit », s’est réjouie Vanessa Matz, ministre fédérale en charge de la Politique en matière de sécurité ferroviaire.