URGENT. La justice algérienne a tranché : Boualem Sansal reste en prison
Alger, le 11 décembre 2024 – La chambre d’accusation de la Cour d’appel d’Alger a rejeté, ce mercredi, la demande de remise en liberté de Boualem Sansal, incarcéré depuis le 16 novembre dernier pour «atteintes à l’intégrité territoriale» et à «l’unité nationale».
Les dernières déclarations publiques de l’auteur, ainsi que ses liens avec certains milieux considérés comme «hostiles à l’intégrité territoriale» par les autorités algériennes, sont au cœur de cette affaire.
Selon des sources judiciaires, l’enquête se penche notamment sur ses relations avec le MAK, qualifié d’«organisation terroriste» par Alger.
Si l’écrivain, naturalisé français il y a quelques mois, était initialement connu pour ses positions anti-islamistes, il s’est progressivement rapproché des thèses de l’extrême droite française, prenant position sur des sujets tels que l’immigration, la mémoire ou encore la question palestinienne.
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La Cour d’appel d’Alger a tranché : Boualem Sansal reste en prison
Ce virage idéologique a suscité de nombreuses critiques, tant en Algérie qu’en France où son œuvre ne fait pas l’unanimité.
L’arrestation de Boualem Sansal a déclenché une vive réaction en France, où l’extrême droite a mené une campagne virulente pour sa libération. Le gouvernement français, tout en exprimant sa préoccupation, s’est montré plus prudent, dénonçant une détention « sans fondement ».
Le président Emmanuel Macron s’est dit « très préoccupé » par la situation de l’écrivain, tandis que le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a qualifié sa détention d’ »inacceptable« .
Les autorités algériennes justifient l’arrestation de Sansal par les propos qu’il a tenus, considérés comme une atteinte à l’intégrité du territoire national. Âgé de 75 ans, l’écrivain est désormais incarcéré à la prison de Koléa, après avoir été hospitalisé.
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Kamel Daoud, autre figure de la littérature algérienne, également au cœur de plusieurs polémiques, a quant à lui exprimé sa « colère » et son « humiliation » face à cette affaire, allant jusqu’à déclarer : « Je ressens beaucoup d’humiliation, de colère, l’envie parfois de ne plus parler d’Algérie ».
Si ce dernier a dénoncé l’atteinte à la liberté d’expression, ses propos laissent transparaître une certaine lassitude face aux prises de position de ses compatriotes, souvent accusés de diviser l’opinion publique.
Par ailleurs, Daoud est actuellement accusé d’avoir utilisé l’histoire d’une rescapée de la décennie noire dans son roman Houris, sans son accord, ce qui a suscité l’indignation et alimenté les critiques à son encontre.