Algérie

Une déclaration choc : pour Tebboune, la France a commis un « génocide » en Algérie

Le président de la République a récemment abordé plusieurs questions sensibles touchant aux relations franco-algériennes et aux dossiers mémoriels. Lors d’une entrevue télévisée, il a fermement réagi à la volonté de certaines factions françaises de revoir l’accord de 1968, tout en réaffirmant les exigences algériennes sur la reconnaissance des crimes coloniaux.

Tensions sur le dossier du Sahara occidental

Lors de son entrevue télévisée, Tebboune a dénoncé le soutien récent de la France au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, affirmant que cette prise de position va à l’encontre des résolutions de l’ONU et du droit international.

Il a qualifié l’approche française de « politique du double standard », estimant que cette décision compromet davantage les relations déjà tendues entre Alger et Paris.

« Je n’irai pas à Canossa » : une visite annulée

Les tensions diplomatiques ont atteint un point critique avec l’annulation de la visite officielle de Tebboune en France, prévue pour octobre 2024.

Tebboune a déclaré « Je n’irai pas à Canossa », une référence historique signifiant qu’il refuse de céder aux pressions.

L’annulation de cette visite est un signe supplémentaire de la dégradation des relations bilatérales, aggravée par le retrait de l’ambassadeur algérien à Paris.

L’accord franco-algérien de 1968 : un sujet de discorde

Tebboune a fermement rejeté les appels à renégocier l’accord de 1968 concernant la circulation et le séjour des Algériens en France.

Qualifiant ces appels de « slogan politique » d’une minorité extrémiste hostile à l’Algérie, il a souligné que cet accord, signé en pleine période post-coloniale, confère aux Algériens un statut privilégié pour travailler et résider en France.

🟢À LIRE AUSSI : Le président Tebboune aborde plusieurs points importants (Extraits)

Il a également insisté que les tentatives de révision de cet accord sont un prétexte pour alimenter la haine envers l’Algérie, une manœuvre récurrente au sein de certains courants politiques français.

Exigence de vérité sur la colonisation

Sur le plan mémoriel, Tebboune a réitéré l’exigence algérienne de voir la France reconnaître les crimes commis durant la période coloniale qualifiés de « génocide ».

Il a rappelé que la population algérienne avait considérablement diminué sous le régime colonial et accusé la France d’avoir entrepris un « vrai grand remplacement » en tentant de chasser la population locale pour la remplacer par une population européenne.

Cette« vérité historique », selon lui, reste une condition essentielle pour toute réconciliation durable.

Les essais nucléaires en Algérie : un héritage toxique

Enfin, Tebboune a évoqué un autre aspect douloureux de l’héritage colonial : les essais nucléaires français réalisés dans le Sahara algérien entre 1960 et 1966.

Ces tests ont laissé des traces radioactives encore présentes aujourd’hui

🟢À LIRE AUSSI : Livraison d’armes à Israël : le président français se prononce

Le président a exhorté la France à prendre ses responsabilités en nettoyant les sites contaminés par les essais nucléaires, déclarant : « Si vous souhaitez que nous soyons amis, commencez par cela. Vous êtes devenus une puissance nucléaire, mais vous nous avez laissé les maladies ».

Malgré la déclassification de documents en 2013 qui ont révélé l’étendue des dégâts, peu de progrès concrets ont été réalisés à ce jour.

[embedded content]