Algérie

Trafic de faux papiers, traite d’êtres humains : 2 Algériens au cœur d’un vaste réseau en France

Le Service interdépartemental de la police aux frontières (SIPAF) du Doubs, en France, a démantelé un vaste réseau de traite d’êtres humains. Deux Algériens au cœur de ce réseau qui logeait, depuis 2020, des sans-papiers dans des conditions indignes.

Selon les enquêteurs, les propriétaires d’un immeuble belfortain profitaient de la misère de ressortissants algériens et sans-papiers, ou non, dont des enfants, pour les héberger dans des appartements indignes. Le 26 novembre dernier, une cinquantaine de policiers ont procédé à un important coup de filet.

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Un vaste réseau de traite d’êtres humains démantelé en France

Après plusieurs mois d’enquête, le Service interdépartemental de la police aux frontières (SIPAF) du Doubs a réussi à déjouer les plans de ces deux suspects. Depuis au moins quatre ans, le père et le fils, d’origine algérienne, hébergeaient illégalement des ressortissants algériens en situation irrégulière en France ou non, dans des appartements dont l’état est qualifié de déplorable par les enquêteurs.

Suite aux perquisitions menées en date du 26 novembre dernier, au moins dix sans-papiers, dont une famille avec deux enfants en bas âge, logés dans l’immeuble, sont arrêtés. Parmi ces derniers, cinq personnes sont retrouvées en possession de faux papiers d’identité.

Par ailleurs, parmi les cogérants de cette SCI, le fils, âgé d’une quarantaine d’années, a été aussi interpelé puis mis en examen pour plusieurs chefs d’accusation, notamment « aide au séjour irrégulier en bande organisée, blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance, ainsi que faux et usage de faux« .

Le père et son fils placés sous contrôle judiciaire

Quant au père, âgé de 70 ans, a été arrêté le 4 décembre dernier, après son retour d’un voyage à l’étranger. Il a été mis en examen puis placé sous contrôle judiciaire, tout comme son fils. Les appartements étaient loués exclusivement à des ressortissants originaires d’Algérie.

Pour déjouer les plans de ce réseau, les autorités judiciaires ont déployé d’importants moyens et l’intervention de nombreux services de la police. En effet, depuis le début de l’année 2024, l’enquête a été dirigée par le Service interdépartemental de la police aux frontières (SIPAF) du Doubs, aidé du Groupe interministériel de recherche (GIR). Puis, elle a été confiée au parquet de Belfort pour déterminer « combien les propriétaires récupéraient mensuellement pour loger toutes ces personnes et surtout d’estimer combien de personnes ont pu passer par la rue de Thann depuis 2020 et si d’autres immeubles sont concernés« .

Par ailleurs, cette opération a permis de saisir les comptes bancaires des suspects, l’immeuble en question et leur société civile immobilière. L’enquête se poursuit toujours pour déterminer le nombre de personnes logées dans ces conditions.

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