Algérie

Pensions de retraite en Algérie : vers une revalorisation tant attendue ?

Les membres du Conseil d’administration de la Caisse nationale des retraites (CNR) ont convenu de confier la décision relative à l’augmentation des pensions de retraite aux hautes autorités du pays. Cette démarche s’inscrit dans la continuité des décisions précédentes, où les taux d’augmentation ont été fixés lors des Conseils des ministres présidés par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune.

D’après les médias algériens, la réunion du Conseil d’administration de la CNR, tenue le 26 février dernier, n’a pas permis de fixer un taux précis d’augmentation. Toutefois, les membres ont exprimé l’espoir que cette hausse soit comprise entre 10 et 15 %, à l’instar de l’année dernière. En 2024, l’augmentation des pensions de retraite avait entraîné un impact financier annuel estimé à 171 milliards de dinars.

Des défis financiers pour la CNR

L’annonce de cette augmentation intervient alors que les autorités ont introduit dans la loi de finances 2025 un projet visant à activer le Fonds national de réserve des retraites. Ce dispositif vise à pallier les difficultés financières auxquelles fait face la Caisse nationale des retraites, notamment le déséquilibre entre les cotisations des actifs et les pensions versées aux retraités.

Bien que ce fonds ait été créé en 2009, sa mise en œuvre a rencontré plusieurs obstacles. Pour y remédier, une modification de l’article 30 de l’ordonnance 06-04 du 15 juillet 2006 (relative à la loi de finances complémentaire de 2006) a été proposée. Ainsi, la gestion de ce fonds sera confiée aux caisses de sécurité sociale chargées des retraites, sous la supervision du Trésor public.

Une gestion sécurisée des ressources du fonds

Afin de garantir la pérennité du système, les autorités prévoient d’investir les ressources de ce fonds exclusivement dans des obligations d’État. L’objectif est d’assurer un rendement optimal tout en minimisant les risques. Cette réforme pourrait permettre de stabiliser le financement des retraites et d’assurer une meilleure prise en charge des retraités à l’avenir.

La décision finale sur l’augmentation des pensions est donc attendue dans les prochaines semaines, en espérant une annonce favorable aux retraités qui comptent sur cette revalorisation pour faire face à l’inflation.

Il est important de noter que le système de retraite algérien accorde une pension aux travailleurs âgés de 60 ans ayant accumulé au moins 15 années de travail effectif. Pour ceux n’ayant pas atteint cette durée, mais ayant travaillé entre 5 et 15 ans, une allocation de retraite est prévue. Depuis 2023, le montant minimum de la pension ne peut être inférieur au salaire national minimum garanti (SNMG).

La question de l’âge de départ à la retraite en Algérie est également un sujet de débat. Actuellement fixé à 60 ans, certains plaident pour une révision de cet âge en fonction de l’espérance de vie et des spécificités de chaque secteur professionnel. Cette réflexion s’inscrit dans une volonté plus large d’adapter le système de retraite aux évolutions socio-économiques du pays.