« On ne vit pas » : des médecins étrangers, dont des Algériens, en grève de la faim en France

Pas moins de 300 praticiens diplômés en dehors de l’Union européenne, dont des Algériens, ont entamé depuis mercredi une grève de la faim. Ils dénoncent leur précarité et réclament des régularisations promises par le gouvernement d’Attal en janvier 2024, pour lutter contre les déserts médicaux.
Depuis mercredi dernier, des praticiens étrangers, maintenus à un statut inférieur à celui de leurs homologues français, ont été contraints de mettre leur santé en danger, en cessant de s’alimenter, pour se faire entendre.
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Médecins algériens en France : une grève de la faim pour demander leur régularisation
Plus de 300 praticiens de ceux que l’on appelle les PADHUE sont en grève de la faim, depuis mercredi, pour demander la régularisation de leur situation, la reconnaissance de leur travail et l’amélioration de leur statut pour ne pas être obligés d’enchaîner des contrats précaires, bien moins payés à poste égal que les titulaires français.
Samedi dernier, ils se sont regroupés devant le siège du ministère français de la Santé pour réclamer leurs droits. Ces médecins ont la sensation que rien ne bouge pour leur situation, malgré les promesses du président français, Emmanuel Macron, il y a un an, de régulariser nombre de médecins étrangers menacés d’expulsion pour lutter contre les déserts médicaux dans son pays.
Ce qui a déclenché ce mouvement de grève de la faim est la suppression de 20% des postes pourvus pour la dernière épreuve de vérification des connaissances, une étape cruciale vers la régularisation des praticiens à diplôme hors de l’Union européenne.
Des régularisations promises en 2024
Ces professionnels, au nombre de 5 000 en France occupent pourtant des postes importants dans des services en tension comme les urgences, la psychiatrie, la gériatrie ou encore la chirurgie viscérale. Ils soignent les Français, mais en retour, ils vivent dans une précarité inacceptable.
« À chaque fin de contrat, on est stressé. On ne sait pas se projeter dans l’avenir« , a déclaré Karim Fatnassi à France Info. Âgé de 49 ans, ce médecin algérien travaille dans les hôpitaux français depuis le deuxième confinement, en 2020.
« On travaille avec des contrats de trois mois, de six mois et renouvelables à chaque fois. Et à chaque fin de contrat, on est stressé. On ne sait pas se projeter dans l’avenir » dénonce-t-il, alors qu’il participe à cette grève de la faim. Avec plusieurs années d’expérience, ce médecin travaille toujours avec un contrat de six mois sous la responsabilité d’un chef de service qui valide encore son travail et ses prescriptions.
Pour rappel, en France, le PADHUE gagne entre 1700 et 2400 euros par mois, ce qui reste insuffisant pour un médecin avec plusieurs années d’expérience.
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