Mort de l’Algérienne Zineb Redouane à Marseille : 6 ans après les faits, un CRS mis en examen
Six ans après la mort de Zineb Redouane, l’enquête avance après la mise en examen d’un CRS. C’est l’histoire d’une Algérienne de 80 ans décédée en décembre 2018 après avoir reçu, en plein visage, une grenade lacrymogène lancée par la police à Marseille.
Les faits remontent au 1ᵉʳ décembre 2018, lors d’une manifestation de « Gilets jaunes » près du Vieux-Port de Marseille. Cette Algérienne, âgée à l’époque de 80 ans, avait reçu une grenade lacrymogène en plein visage, tirée par un CRS, alors qu’elle était en train de fermer la fenêtre de son appartement, situé au quatrième étage, rue des Feuillants.
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Zineb Redouane, une Algérienne de 80 ans, décédée lors d’une manifestation de « Gilets jaunes » à Marseille
Zineb Redouane, ou « Mama Zina » comme la surnommaient ses petits-enfants, est décédée à l’hôpital, 24 heures après avoir reçu le tir mortel de lacrymogène en plein visage. L’octogénaire est décédé le lendemain de l’incident, lors de son anesthésie. Sa mort avait suscité un vif émoi, à l’époque, de la part de l’opinion.
Par ailleurs, une enquête préliminaire a été ouverte le 4 décembre 2018. Il a fallu attendre dix-huit mois et un rapport balistique pour identifier le CRS auteur de ce tir mortel, sa position au moment du tir et l’heure exacte de cet incident qui a coûté la vie à Zineb Redouane.
Le CRS auteur du tir mis en examen
À l’époque, les expertises divergent sur les circonstances de ce tir ayant entraîné la mort de Zineb Redouane. En effet, un premier rapport, publié en mai 2020, avait conclu que le projectile avait été tiré selon la trajectoire en cloche, qui est une technique réglementaire, et que la victime avait été accidentellement touchée.
Toutefois, une contre-expertise, publiée quelques mois plus tard, remettait fondamentalement en cause ces conclusions. Selon cette deuxième étude, le tir avait été effectué de manière tendue en direction d’un immeuble d’habitation, ce qui est totalement interdit. Un constat que le premier rapport excluait.
Mort de Zineb Redouane : les preuves qui accusent la police
L’enquête vidéo réalisée en 2020 par @Disclose_ngo, en partenariat @ForensicArchi et @FSBRG, le fondateur d’@index_ngo👇https://t.co/E2qkQA9ZaD
— Disclose (@Disclose_ngo) November 28, 2024
De son côté, l’Inspection générale de la police française avait publié en 2021 son rapport dans lequel elle a estimé que le CRS avait bien réalisé un tir réglementaire sans viser directement Zineb Redouane. Cependant, il avait manqué à « l’obligation de discernement par une action manifestement inadaptée« . Par ailleurs, dans le cadre d’une enquête administrative, l’IGPN préconisait le renvoi de l’auteur de ce tir mortel et son superviseur devant le conseil de discipline, ce qui n’a pas été respecté.
Six ans après ces faits, soit le 12 septembre 2024, le policier en question a été mis en examen pour homicide involontaire par les juges chargés de l’instruction de cette affaire.
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