Algérie

Mise en place du registre de commerce sans local fixe, le ministère tranche

L’Algérie s’engage dans une lutte sans merci contre l’économie informelle, en ajoutant l’activité de gestion des déchets à la liste des activités commerciales itinérantes. Cette mesure gouvernementale a pour but de sortir un maximum d’activités de l’ombre en les réglementant, ce qui permettra à ces entreprises de bénéficier de droits et protections légaux. En bref, la manœuvre consiste à organiser l’informel pour le rendre officiel.

Selon les données du centre national du registre du commerce, 714 opérateurs économiques s’activent dans le secteur de la gestion des déchets. Le nombre devrait augmenter avec cette nouvelle disposition légale. Par cette démarche, l’État souhaite récupérer une part des revenus issus de ces activités qui étaient jusqu’ici taxés au noir ou non réglementées.

Cette décision s’inscrit dans le programme du président Abdelmadjid Tebboune qui, dans sa volonté de réduire au minimum les activités illégales, met l’accent sur la régularisation des activités économiques et financières. L’objectif ultime étant de diminuer significativement l’économie parallèle, qui se chiffre à près de 90 milliards de dollars.

Nouvelle réglementation : quelles sont les opportunités offertes ?

En intégrant la gestion des déchets dans la liste des 120 activités commerciales itinérantes, le ministére ouvre la porte à de nouvelles perspectives pour les opérateurs économiques. Ceux-ci auront désormais la possibilité d’exercer leurs activités de manière itinérante sans la nécessité d’un local commercial fixe.

Cette liste très variée inclut une panoplie de produits et de services allant de l’alimentaire (épices, conserves, boissons, légumes, fruits, volailles, lapins, œufs) à l’habillement, en passant par les équipements de meubles, les produits cosmétiques, de nettoyage, le verre, mais aussi des services comme ceux des calligraphes, plâtriers, peintres, mécaniciens, ou encore des fournisseurs d’eau par camions-citernes, des distributeurs itinérants de boissons, de légumes et de fruits.

La décision du gouvernement algérien de rendre officielles ces activités itinérantes est une avancée majeure dans la réglementation de l’économie informelle. Au-delà de l’enjeu fiscal, il s’agit surtout de permettre à un grand nombre d’opérateurs économiques de sortir de la clandestinité et de bénéficier des droits et avantages que confère le statut d’entreprise réglementée.