Les voitures de moins 3 ans domine le marché automobile
Le port d’Alger a récemment été le théâtre d’une hausse spectaculaire des importations de véhicules de moins de 3 ans.
Selon les déclarations du contrôleur général des douanes d’Alger, Abdelkader Chibane, cette tendance s’est intensifiée de manière significative depuis le début de l’année 2024.
Un phénomène qui s’accompagne de nombreux enjeux économiques et réglementaires.
Au cours de la période allant du 1er janvier 2024 au 30 septembre 2024, 13 621 voitures de moins de 3 ans ont été importées, un chiffre qui représente une augmentation de 166% par rapport aux 5 122 véhicules importés durant toute l’année 2023.
Cette donnée, livrée lors d’une conférence de presse par M. Chibane, témoigne d’un intérêt croissant des Algériens pour les véhicules récents.
Cette flambée des importations s’explique principalement par la hausse des prix des véhicules d’occasion sur le marché local, couplée à l’indisponibilité des voitures neuves.
Le montant total des taxes douanières collectées pour ces importations a également été impressionnant, dépassant les 6,4 milliards DA.
Cette somme souligne non seulement l’impact financier des importations sur les recettes fiscales, mais aussi l’importance de cette activité pour l’économie nationale.
Facteurs contribuant à l’augmentation des importations
La décision d’autoriser l’importation de véhicules de moins de 3 ans a été prise en février 2023.
Cette initiative visait à permettre aux Algériens d’accéder à des véhicules plus récents, face à l’inflation des prix des voitures d’occasion.
Toutefois, ce contexte a également révélé une problématique : le marché local souffre d’une offre limitée de voitures neuves, ce qui pousse les consommateurs à se tourner vers l’importation.
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Cependant, il est crucial de noter qu’à partir du 2 octobre 2024, le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales a émis une directive suspendant temporairement la délivrance de cartes d’immatriculation pour les véhicules de moins de 3 ans.
Cette mesure a été mise en place dans un souci de régulation et d’organisation du marché.
Interventions douanières et lutte contre la contrebande
Dans le cadre de leurs missions, les services de la Direction régionale des douanes d’Alger ont intensifié leurs efforts pour lutter contre la fraude et la contrebande.
Entre le 1er janvier et le 30 septembre 2024, ils ont mené 1 124 opérations de saisie de marchandises d’une valeur globale de plus de 80 millions DA.
Les interventions ont inclus la saisie de 1 001 faux billets de 1 000 DA, 9 120 comprimés psychotropes, ainsi que 32 kg de drogues d’une valeur totale de 31 millions DA.
La lutte contre la contrebande de cigarettes a également été renforcée, avec la saisie de 2 171 cartouches de cigarettes d’une valeur de 8 millions DA.
En parallèle, les douanes ont intercepté d’importantes quantités de pièces détachées, ainsi que des produits alimentaires et cosmétiques, illustrant la diversité des infractions économiques rencontrées.
Une réglementation renforcée à l’horizon
Avec le projet de loi de finances (PLF) 2025, le gouvernement algérien envisage de mettre en place une réglementation qui restreindra la cession des véhicules de moins de 3 ans.
Selon les dispositions proposées, ces véhicules seront considérés comme « incessibles » pendant une période de trois ans après leur acquisition.
L’objectif de cette mesure est de combattre les pratiques spéculatives qui ont vu le jour dans le cadre de l’importation de véhicules récents.
Ce projet de loi, que l’Assemblée Populaire Nationale (APN) doit encore approuvé, vise à rendre le marché automobile algérien plus transparent et à éviter les abus liés aux avantages fiscaux et douaniers.
En renforçant les règles de cession, le gouvernement espère limiter les pratiques de revente abusive qui ont pu fausser l’objectif initial de rendre ces véhicules accessibles aux citoyens.
Améliorations dans la gestion douanière
Pour faciliter les démarches administratives et douanières, Abdelkader Chibane a annoncé l’introduction d’une nouvelle plateforme numérique, Alces, qui permettra l’élaboration de titres douaniers en ligne.
Cette initiative vise à accélérer le traitement des formalités pour les voyageurs et à optimiser la gestion des importations.
En plus de ces mesures technologiques, l’état a également planifié le renforcement des ressources humaines au sein des structures douanières.
Ils ont également mis en place des cellules d’accueil et d’orientation afin d’assurer une prise en charge rapide et efficace des voyageurs.
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M. Chibane a souligné que le port d’Alger se classe au premier rang national en matière de mouvements de passagers, ce qui rend ces améliorations d’autant plus cruciales.
La flambée des importations de véhicules de moins de 3 ans au port d’Alger soulève des questions importantes sur la régulation du marché automobile algérien.
Alors que la tendance à l’importation se poursuit, le gouvernement se prépare à mettre en œuvre des mesures visant à contrôler cette dynamique et à prévenir les abus.
Les années à venir s’annoncent donc décisives pour le secteur automobile, avec des réformes qui pourraient transformer en profondeur la manière dont les Algériens accèdent aux véhicules et régulent leur commerce.
Cette évolution nécessitera une vigilance continue pour s’assurer que les objectifs de transparence et d’équité soient atteints.