Algérie

L’Algérie rend hommage à Tahar Zbiri, chef de la wilaya historique I

L’Algérie pleure la perte du moudjahid et colonel Tahar Zbiri, une figure historique de la Guerre de Libération nationale, décédé mercredi à Alger, à l’âge de 95 ans. Ce pilier de la révolution algérienne, chef de la wilaya historique I et ancien membre du Conseil de la nation, laisse derrière lui un héritage marquant pour le peuple algérien. Né en 1929 à Sedrata, dans la wilaya de Souk Ahras, on reconnaît Zbiri pour ses exploits durant la guerre et son implication active dans la construction de l’Algérie indépendante.

Un parcours de lutte et de dévouement

Dès son plus jeune âge, Tahar Zbiri rejoint les rangs des militants pour l’indépendance.

En effet, sa détermination le conduit à s’impliquer activement au sein du PPA-MTLD et à s’engager dans le syndicalisme à la CGT.

Ainsi, aux côtés de Badji Mokhtar, il participe à la préparation de l’insurrection du 1er novembre 1954, posant les bases de son engagement pour la liberté.

En 1955, lors d’un accrochage au Djebel Sidi Ahmed, il est arrêté et condamné à mort.

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Toutefois, son évasion spectaculaire de la prison de Constantine avec Mostefa Ben Boulaïd en 1955 marque un tournant décisif dans sa vie de moudjahid.

Il devient chef du 3e bataillon à la base de l’Est et, en 1960, prend la tête de la wilaya historique I, jouant un rôle central dans les combats pour l’indépendance.

Le moudjahid Tahar Zbiri

Une contribution inestimable à la révolution et à l’après-indépendance

Au fil des années, Zbiri devient un leader incontournable et, en 1959, il est intégré au Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA).

Ensuite, après la mort du commandant Souahi Ali en 1961, il prend le commandement de la wilaya I.

Grâce à sa vision stratégique et à son engagement indéfectible, il parvient à rallier les maquisards au groupe de Tlemcen, favorisant ainsi l’unité du front révolutionnaire.

Un témoignage historique : mémoires et rôle au conseil de la nation

En 2011, Zbiri publie ses mémoires, Mémoires du dernier chef historique des Aurès : 1929-1962, un ouvrage détaillant son parcours révolutionnaire ainsi que ses années d’exil.

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En 2016, il a reçu le nom du membre du Conseil de la nation, un poste honorifique qui vient reconnaître son rôle et son engagement pour le pays.

Jusqu’à ses derniers jours, il reste attaché à l’idéal de justice et de liberté, qu’il a défendu avec courage tout au long de sa vie.

Hommages nationaux : condoléances et recueillement

Suite à l’annonce de son décès, Tebboune a exprimé ses sincères condoléances à la famille de Zbiri et à l’ensemble de la famille révolutionnaire, saluant « un grand chef de la glorieuse Révolution« .

Il souligne la perte d’un héros national à la veille du 70e anniversaire de la Guerre de libération.

Le général d’Armée Saïd Chanegriha a également adressé ses condoléances, en rappelant le sacrifice de Zbiri pour l’indépendance et la liberté de l’Algérie.

Avec la disparition de Tahar Zbiri, l’Algérie perd un témoin et un acteur clé de son histoire. Son parcours inspire et rappelle l’importance du sacrifice et de l’engagement pour l’indépendance. Que son âme repose en paix.