Algérie

L’affaire du faux raqi : une escroquerie à plus de 500 millions de centimes dévoilée

Un homme âgé d’une quarantaine d’années, identifié sous les initiales A.Ahmed, a été jugé par le tribunal de Chéraga pour escroquerie après s’être fait passer pour un « raqi » (praticien de la roqya). Il est accusé d’avoir trompé sept femmes en leur promettant une guérison spirituelle, avant de s’emparer de leurs bijoux d’une valeur dépassant un demi-milliard de centimes.

L’affaire a éclaté après que sept victimes, originaires de Birkhadem, Dely Brahim et Hydra, ont déposé plainte contre l’accusé. Se faisant passer pour un raqi, ce dernier prétendait pouvoir les libérer des effets néfastes du « sorcellerie » et du « mauvais œil ».

Selon les témoignages, il demandait à ses victimes de lui confier leurs bijoux les plus précieux afin de les purifier à travers des incantations. 

Il les enveloppait ensuite dans un sac plastique noir qu’il scellait soigneusement avec du ruban adhésif. Sous prétexte de renforcer l’effet de la purification, il leur ordonnait de ne pas ouvrir le paquet avant deux mois. Une fois le délai écoulé, les victimes découvraient que leurs bijoux avaient disparu.

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L’une des victimes, B.S., a expliqué avoir été la première à tomber dans le piège de l’escroc. Elle l’avait invité chez elle après qu’il eut affirmé pouvoir soigner sa fille atteinte du « mauvais œil »

Sur ses conseils, elle lui avait remis une parure en or et un collier d’une valeur de 50 millions de centimes, pensant qu’il les utiliserait pour la roqya. Ce n’est qu’après le signalement d’une autre victime que l’escroquerie a été mise au jour.

Un procès marqué par un malaise du prévenu

Lors de son procès, A.Ahmed a nié en bloc toutes les accusations. Il a affirmé qu’il n’avait jamais pratiqué la roqya et que la plaignante l’avait simplement engagé pour abattre un mouton de l’Aïd et effectuer quelques réparations dans son garage.

Au cours de l’audience, il a perdu connaissance après avoir été pris d’un malaise, ce qui a brièvement interrompu le procès. Après avoir reçu des soins, il a repris sa place devant le juge.

Le représentant du ministère public a requis une peine de trois ans de prison ferme ainsi qu’une amende de 200 000 dinars contre l’accusé. La défense, de son côté, a plaidé l’absence de preuves matérielles, estimant que les déclarations des victimes ne suffisaient pas à établir la culpabilité de son client.

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Le tribunal a finalement confirmé la condamnation à trois ans de prison ferme prononcée par contumace contre A.Ahmed, avec émission d’un mandat d’arrêt. Il devra également verser un million de dinars en réparation des préjudices causés à ses victimes.

Cette affaire rappelle l’importance de la vigilance face aux pseudo-raqis qui exploitent la détresse et la crédulité des personnes vulnérables pour commettre des escroqueries.