Indice mondial de la faim 2024 : l’Algérie est-elle au bord de la famine ?
Le dernier rapport de la FAO vient de tirer la sonnette d’alarme sur la situation alimentaire mondiale. La famine, loin d’être un fléau du passé, touche aujourd’hui près d’un dixième de la population mondiale. L’Afrique, et plus particulièrement les pays arabes, est en première ligne de cette crise humanitaire.
Si l’ensemble du continent africain est durement frappé, avec un cinquième de sa population vivant sous le seuil de la famine, la situation est particulièrement préoccupante dans certains pays arabes. Les conflits armés, les instabilités politiques et les changements climatiques ont fragilisé les systèmes alimentaires, poussant des millions de personnes dans la précarité alimentaire.
La Somalie, épicentre de la crise en Afrique du Nord
Parmi les pays arabes, c’est la Somalie qui est la plus touchée. Plus de la moitié de la population somalienne souffre de la famine, conséquence directe de décennies de conflit et de sécheresses récurrentes. Les pays voisins ne sont pas épargnés : le Yémen, en proie à une guerre civile depuis plusieurs années, voit près de 40% de sa population menacée par la famine. La Syrie, ravagée par un conflit dévastateur, n’est pas en reste avec un taux de prévalence de la famine de 34%.
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L’Algérie, un îlot de stabilité
À l’inverse de ces pays en crise, l’Algérie semble mieux résister à cette vague de famine qui déferle sur la région. Si le pays nord-africain n’est pas à l’abri des difficultés économiques et des tensions sociales liées à la régulation des prix des produits de première nécessité, les statistiques montrent que la situation alimentaire de la population algérienne est relativement stable. Seuls 2,5% des Algériens seraient concernés par la famine, un chiffre bien inférieur à la moyenne régionale.
Tunisie et Maroc : une situation plus fragile
Les défis en matière de sécurité alimentaire touchent également la Tunisie et le Maroc, voisins de l’Algérie, mais dans une moindre mesure. Avec respectivement 3,2% et 6,9% de leur population touchée par la famine, ces deux pays doivent redoubler d’efforts pour garantir l’accès de tous à une alimentation suffisante et équilibrée.
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Les enjeux d’une crise alimentaire
Les conséquences de la famine sont multiples et dévastatrices : malnutrition infantile, retards de croissance, augmentation de la mortalité, fragilisation des systèmes de santé, exodes ruraux… Au-delà de l’aspect humanitaire, cette crise a également des implications politiques, économiques et sociales majeures.
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Quelles solutions pour enrayer la faim ?
Pour faire face à cette crise, il est urgent de mettre en œuvre des actions à plusieurs niveaux :
- Accroître l’aide humanitaire : Il est essentiel de fournir une aide alimentaire d’urgence aux populations les plus vulnérables, tout en soutenant les programmes de développement à long terme.
- Soutenir l’agriculture familiale : Les petits exploitants agricoles jouent un rôle crucial dans la sécurité alimentaire. Il est nécessaire de leur fournir les moyens de produire davantage et de s’adapter aux changements climatiques.
- Investir dans les infrastructures : Améliorer les infrastructures routières, hydrauliques et de stockage est indispensable pour faciliter la distribution des aliments et réduire les pertes post-récolte.
- Promouvoir la paix et la stabilité : Les conflits armés sont l’une des principales causes de la famine. Il est essentiel de soutenir les processus de paix et de réconciliation.
La faim en Afrique du Nord est un défi majeur qui nécessite une mobilisation internationale et une coopération renforcée entre les pays de la région.
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