Immigration : Retailleau se dit favorable à la dénonciation de l’accord franco-algérien de 1968
Auditionné au Sénat, le ministre de l’Intérieur français, en l’occurrence Bruno Retailleau, a appelé, mercredi, à tourner la page de l’accord franco-algérien de 1968, qui facilite le séjour et l’emploi des ressortissants algériens en France.
Une prise de position qui n’engage pas encore tout le gouvernement, a-t-il précisé devant les sénateurs, le mercredi 27 novembre dernier.
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Retailleau plaide pour la fin de l’accord de 1968 avec l’Algérie
Lors de cette rencontre, le ministre de l’Intérieur français a lâché une petite bombe face aux sénateurs, mercredi dernier, en appelant à la remise en cause, voire à l’abrogation de l’accord franco-algérien de 1968, qui favorise l’immigration des ressortissants algériens en France.
Bruno Retailleau, qui a beaucoup parlé de la question d’immigration des Algériens en France depuis sa nomination, qualifie ces accords « d’exorbitants et de non justifiés« . « Cet accord, révisé à trois reprises, mais jamais remis en cause sur le fond, est aujourd’hui en décalage total avec les réalités migratoires et diplomatiques » a-t-il déclaré devant les membres de la mission sénatoriale, avant d’ajouter qu’il est peut-être temps « que chacun prend son envole de son côté« .
Bruno Retailleau pointe du doigt une « immigration d’installation »
Dans un contexte dans lequel les relations franco-algériennes ne cessent de se dégrader, notamment suite à la position de la France au sujet de la question du Sahara occidental et récemment, suite à l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal à l’aéroport d’Alger, les déclarations de Retailleau pèsent lourd dans le dossier des relations entre les deux pays.
Dans ce sillage, le locataire de la place Beauvau pointe du doigt « une immigration d’installation » qui accorde aux Algériens plus d’avantages qu’aux Marocains ou encore aux Tunisiens. Par ailleurs, il souligne « une différence de flux édifiante entre le nombre de visas accordés et celui des laissez-passer consulaires reçus« .
« À titre personnel, je serai favorable à la dénonciation de cet accord » a déclaré le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, avant de s’empresser de dire « Cela n’engage que moi, il n’y a pas d’arbitrage du Premier ministre sur ce sujet« .
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