Immigration clandestine : hausse effrayante des naufrages entre l’Algérie et l’Espagne
Le dernier rapport de l’ONG espagnole Caminando Fronteras a enregistré une hausse effrayante des naufrages sur la route migratoire reliant l’Algérie et l’Espagne. Des chiffres qui font de ce passage en Méditerranée la deuxième plus dangereuse des routes migratoires à destination de l’Espagne.
Selon la garde civile espagnole, sur cette route, les drames sont de plus en plus nombreux et les cadavres apparaissent sur les côtes quelques jours après leur départ en mer.
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Plus de 517 morts et 26 bateaux disparus en 2024
Selon l’ONG Caminando Fronteras, en 2024 au moins 517 personnes sont mortes en mer et pas moins de 26 embarcations ont totalement disparu avec tous leurs passagers. Des chiffres qui font froid dans le dos et qui témoignent du danger auquel font face ces migrants qui rêvent d’un meilleur avenir.
D’après le dernier rapport de cette organisation, publié en date du 26 décembre 2024, en 2022, la route migratoire reliant l’Algérie et l’Espagne a enregistré 464 personnes mortes. Elles étaient 191 personnes en 2021, selon le même rapport.
Ces chiffres font de ce passage en Méditerranée la deuxième route la plus meurtrière derrière celle des Canaries.
13 952 migrants ont embarqué aux Baléares depuis l’Algérie en 2024
Le rapport de Caminando Fronteras fait état de 13 952 migrants ayant embarqué depuis les côtes algériennes vers les Baléares en 2024. Ces derniers déboursent entre 2 000 et 4 000 euros pour un voyage de fortune sur une embarcation à moteur de 60 à 140 chevaux.
Par ailleurs, ces candidats à l’exil embarquent depuis les côtes ouest algériennes. Notamment au départ d’Oran, Mostaganem, Tipaza et Alger vers les péninsules ibériques. Et ils sont parfois secourus au large d’Almeria, Carthagène, Murcie ou Alicante. Cependant, depuis 2022, ce passage se déplace de plus en plus vers les Baléares, une route moins surveillée, mais plus dangereuse en raison des distances plus longues.
Le rapport se concentre aussi sur les profils des Harraga. En effet, Caminando Fronteras a constaté une augmentation du nombre d’enfants et d’adolescents migrants. Si les adolescents sont habituellement originaires d’Algérie, d’autres mineurs proviennent désormais de pays soumis à des conflits locaux, en particulier dans la région du Sahel.
Parmi ces profils, l’ONG cite aussi une hausse du nombre des femmes, accompagnées de leurs enfants, transitant par l’Algérie pour rejoindre les côtes espagnoles. D’ailleurs, ces dernières années, les embarcations de fortune parties depuis l’Algérie se remplissent souvent de familles entières, témoignant d’un phénomène de « Harraga familiale inédite ».
‼️En 2024, han muerto 10.457 personas en las fronteras españolas, el año más mortífero desde que tenemos registros#DerechoAlaVida2024 #MuertePorMigrar #TragediaSilenciada pic.twitter.com/SLqqalS3bA
— Caminando Fronteras (@walkingborders) December 26, 2024
Si, sur cette route, les harraga sont majoritairement d’origine algérienne, le rapport fait état de 40 % des personnes s’engageant sur cette voie qui sont des Syriens, des Palestiniens et des Yéménites.
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