Filière lait : Une dépendance excessive aux importations met en péril la production locale
Le dernier rapport du Conseil des Comptes, consacré à la filière lait en Algérie, a mis en lumière des données préoccupantes. Le document, publié ce dimanche, révèle une forte augmentation des importations de poudre de lait ainsi que l’absence de 60 % des producteurs locaux du circuit contrôlé par les autorités.
En 2023, le marché algérien du lait a absorbé plus de 6,5 milliards de litres, dont 2,4 milliards de litres issus de la production locale de lait frais et 4,15 milliards de litres sous forme de poudre de lait importée.
Cette dernière représente environ 20 % de la facture nationale de consommation, juste derrière les céréales.
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Cependant, le rapport souligne que 60 % des producteurs locaux, représentant une production annuelle estimée à 1,5 milliard de litres, échappent à tout contrôle gouvernemental.
En revanche, seuls 33 722 éleveurs, produisant approximativement 900 millions de litres par an, sont soumis à une supervision.
Un système de suivi inefficace et des données peu fiables
Le rapport critique le système de suivi et d’évaluation mis en place pour le développement de la filière lait, qualifiant les données recueillies d’inexactes et manquant de fiabilité.
Il identifie quatre obstacles majeurs au développement de la production locale de lait frais :
- Une base de production insuffisante.
- Une performance technico-économique faible.
- Une rémunération inadéquate pour les éleveurs de vaches laitières.
- Une incohérence dans les prix appliqués.
Importation de poudre de lait : des chiffres en hausse
Les importations de poudre de lait ont doublé en 15 ans, passant de 114 000 tonnes en 2009 à 221 000 tonnes en 2023.
En parallèle, le prix moyen de la tonne sur le marché international est passé de 209 000 DZD à 536 000 DZD, entraînant une hausse de la facture totale, qui est passée de 482 millions de dollars en 2009 à 769 millions de dollars en 2023.
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Le soutien financier de l’État pour le lait destiné aux citoyens a explosé, passant de 5 milliards de dinars en 2009 à 105 milliards de dinars en 2023, soit une multiplication par 20.
Le rapport souligne également une dépendance totale à l’importation pour le lait infantile, avec des quantités importées qui ont presque doublé, passant de 11 314 tonnes en 2009 à 20 858 tonnes en 2023.
La facture est passée de 82,84 millions de dollars à 188 millions de dollars. En parallèle, le prix moyen par kilogramme est passé de 528 DZD en 2009 à environ 1 500 DZD en 2023, incluant les frais de transport.
