Falsification de documents de véhicules : 47 responsables municipaux et employés impliqués
Ce mercredi, le président de la première chambre criminelle de la Cour de la justice d’Alger ouvre le procès de 47 accusés, dont des employés de l’administration communale de Bab El Oued. Au cœur de l’affaire, un vaste réseau de falsification de véhicules, impliquant des documents administratifs truqués et des identités usurpées.
L’affaire a éclaté fin décembre 2019, lorsque la brigade de lutte contre le trafic de voitures de la police judiciaire d’Alger Ouest a découvert que 70 véhicules, enregistrés dans la base de données de la commune de Bab El Oued, étaient frauduleusement immatriculés. Ces voitures, présentées comme neuves, avaient été enregistrées sur la base de dossiers falsifiés. Les enquêteurs ont révélé que les accusés avaient introduit des données frauduleuses dans le système de traitement automatisé des informations.
Usurpation d’identité et falsification : le scandale automobile de Bab El Oued
Selon le média algérien Ennahar, des dizaines de véhicules ont été vendus et immatriculés grâce à des certificats administratifs falsifiés. Les accusés ont usurpé l’identité de tiers, utilisant leurs documents personnels, signatures et empreintes digitales pour finaliser les transactions. Certains véhicules ne respectaient pas les normes techniques, tandis que d’autres circulaient avec des plaques d’immatriculation non conformes.
🟢 À LIRE AUSSI : Plus de 450 panneaux installés : nouveau plan de circulation dans cette wilaya dès le 5 février
L’enquête a mis en lumière la complicité de plusieurs employés municipaux, dont le chef du service biométrique, accusé d’avoir supervisé l’opération. Parmi les autres accusés figurent des responsables de la réception des dossiers, de la délivrance des cartes grises et de la signature des documents. Certains employés ont également été impliqués dans la création de faux certificats d’hébergement et de cartes de résidence pour compléter les dossiers frauduleux.
Les enquêteurs ont découvert que les véhicules avaient été enregistrés au nom de personnes fictives, dont les adresses indiquées sur les cartes d’identité étaient inexistantes. Les accusés n’ont pas pu justifier l’achat de ces véhicules auprès de vendeurs dont l’identité avait été usurpée.
🟢 À LIRE AUSSI : Indice de criminalité 2025 : où en est la sécurité en Algérie ?
Fraude administrative : 47 personnes jugées pour trafic de véhicules
Parmi les 47 accusés figurent des noms récurrents dans des affaires similaires. Certains ont déjà été condamnés pour des faits de corruption, de falsification et d’usurpation d’identité. D’autres sont accusés d’avoir participé à la vente et à l’immatriculation de véhicules d’origine étrangère sans respecter les procédures douanières.
Lors des auditions, certains accusés ont reconnu leur implication. Par exemple, l’un d’eux a admis avoir signé des cartes grises sur instruction de son supérieur, tout en affirmant ne pas avoir vérifié l’authenticité des documents. D’autres ont nié toute implication, arguant qu’ils exerçaient leur activité dans le respect de la loi.
🟢 À LIRE AUSSI : Formation policière : l’Algérie et l’Italie unies contre les défis sécuritaires communs
L’enquête a également révélé que certains accusés avaient fourni de faux certificats d’hébergement pour compléter les dossiers frauduleux. Quatre individus impliqués dans l’affaire n’ont pas encore été identifiés. Ce qui laisse planer l’ombre sur d’éventuels complices encore en liberté.
Enfin, le procès, qui s’ouvre aujourd’hui, promet d’être long et complexe. Avec des dizaines de témoins à entendre et des centaines de pièces à conviction à examiner.