Algérie

Escroquerie en ligne : plus de 800 victimes et des milliards saisis

Le tribunal de Bir Mourad Raïs se prononcera le 20 novembre prochain sur une affaire de fraude massive ayant trompé plus de 800 personnes dans plusieurs wilayas du pays. Cette arnaque, orchestrée par le biais des réseaux sociaux, repose sur une société fictive appelée « Eversay Algérie », créée par le principal accusé, un certain B.Abdallah, avec la promesse de rendements financiers élevés et rapides.

En utilisant des pages Instagram et Facebook, cette entreprise prétendait offrir des services d’investissement permettant aux participants de devenir riches rapidement, en se présentant comme une société spécialisée dans l’« indépendance financière ».

Un fonctionnement douteux dévoilé

L’enquête a révélé que le registre de commerce de « Eversay Algérie » indique une activité de conseils et d’études commerciales. Cependant, l’entreprise a contourné cette description en vendant des parts sous forme de contrats de partenariat, une activité habituellement réservée aux institutions bancaires et non couverte par son objet social.

Chaque « investisseur » versait ainsi une somme de 25 000 dinars pour chaque part avec la promesse d’un revenu mensuel de 3 750 dinars, versé soit par chèque, par virement bancaire ou en espèces.

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Les investigations ont impliqué de nombreuses institutions, dont le Centre national du registre de commerce, la Gendarmerie nationale, ainsi que le Ministère de l’Habitat et des Finances. Celles-ci ont conclu que la société, créée en septembre 2021 sous le nom d’« Eversay », ne menait aucune activité réelle. 

H.R., l’ex-femme de l’accusé principal, a assuré officiellement la direction, mais l’homme gérait en réalité les opérations en tant que mandataire.

Des actifs saisis en cascade

Les autorités ont saisi une importante somme d’argent (5 milliards de centimes) dans le véhicule de B.Abdallah, ainsi qu’un bateau d’une valeur de 8 milliards de centimes, en plus de dix voitures de luxe.

L’accusé possédait également trois appartements de standing à Hydra et Dely Ibrahim (Alger) ainsi qu’un autre dans le quartier prestigieux de « Castors » à Oran.

L’accusé principal fait face à de lourdes charges, incluant l’escroquerie, le blanchiment d’argent, et la réalisation d’opérations bancaires sans licence, ainsi que le non-respect de la facturation et l’exercice d’une activité commerciale hors du cadre du registre de commerce.

Deux autres personnes, K.Khouloud (23 ans) et Z.Mohamed (26 ans), sont également impliquées et placées sous contrôle judiciaire. Quant à H.R., l’ex-épouse du principal accusé, elle est toujours en fuite et recherchée par les autorités.

Des questions autour de la protection des investisseurs

L’affaire « Eversay Algérie » met en lumière la vulnérabilité des investisseurs face aux arnaques en ligne, notamment à travers des offres de liberté financière trompeuses. 

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Ce cas soulève également des interrogations sur la nécessité de renforcer les réglementations pour protéger les citoyens des arnaques de ce type, particulièrement dans un contexte où les réseaux sociaux facilitent les escroqueries à grande échelle.

Le jugement de cette affaire le 20 novembre prochain sera donc suivi de près, tant pour la justice que pour les victimes de cette vaste fraude.