Eau dessalée : L’Algérie portera sa production à 3,7 millions m3/jour d’ici fin 2024
Le dessalement de l’eau de mer est devenu une solution cruciale pour l’Algérie face au stress hydrique croissant dû à la sécheresse et à la dégradation des ressources en eau douce. Le pays dispose actuellement de 14 stations de dessalement opérationnelles et de plusieurs projets en cours de construction.
Ainsi, l’Algérie produira 3,7 millions de mètres cubes d’eau dessalée par jour d’ici fin 2024, a annoncé le directeur général de la Compagnie algérienne de l’énergie (AEC), Mohamed Boutebba. Cette quantité couvrira 42 % des besoins en eau potable des 47 millions d’habitants du pays.
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L’Algérie ambitionne d’atteindre une production de 5,6 millions m3 dessalée par jour d’ici à 2030. Selon M. Boutebba, cité par Reuters, l’Algérie, pays semi-aride, a déjà investi 2,1 milliards de dollars dans ce programme et prévoit d’y injecter 2,4 milliards de dollars supplémentaires.
L’Algérie construira 12 nouvelles stations de dessalement d’ici à 2030
Face au stress hydrique croissant, l’Algérie met les bouchées doubles pour augmenter sa production d’eau potable. Le ministre des Ressources en eau, Taha Derbal, a indiqué en mars dernier un plan ambitieux comprenant la construction de 12 stations de dessalement d’eau de mer d’ici à 2030.
Dans l’immédiat, les autorités ont lancé la construction de 5 stations de dessalement d’une capacité de production de 300 000 mètres cubes par jour chacune. Ces stations, situées dans les wilayas côtières, devraient être opérationnelles d’ici fin 2024. “Ces stations permettront de répondre à 42 % des besoins en eau potable de la population à la fin de la première phase du programme”, a déclaré M. Derbal.
Ensuite, la deuxième phase du programme, qui s’étendra de 2025 à 2030, prévoit la construction de 7 stations de dessalement supplémentaires. Ces installations permettront de porter le taux de couverture des besoins en eau potable à 60 %. L’eau dessalée produite par ces stations alimentera les populations des wilayas côtières ainsi que celles situées dans un rayon de 150 km.
L’Algérie se classe parmi les pays pauvres en ressources hydriques
Par ailleurs, selon les chiffres du ministère des Ressources en eau, les réserves en eaux souterraines du pays s’élèvent à 7,5 milliards de mètres cubes, avec un taux d’exploitation annuel oscillant entre 51 % et 52 %. La répartition de ces ressources n’est pas homogène, avec 2,5 milliards de mètres cubes concentrés dans le nord et 5 milliards dans le sud.
Malgré ces réserves, l’Algérie se classe parmi les pays pauvres en ressources hydriques. En effet, la consommation annuelle d’eau par habitant y est estimée à moins de 600 mètres cubes, bien en deçà du seuil de 1 000 mètres cubes fixé par la Banque mondiale pour un pays dit “sûr en eau”.
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Cet état de stress hydrique s’explique par plusieurs facteurs, dont la faiblesse des précipitations, la surexploitation des nappes phréatiques et le gaspillage d’eau. Le changement climatique, avec l’augmentation de la fréquence et de la sévérité des sécheresses, ne fait qu’aggraver la situation.