Crise diplomatique ? Pas pour le pétrole : la France a importé un tiers du brut algérien en février

Alors que les relations diplomatiques entre Alger et Paris traversent une phase de turbulences, le commerce du pétrole entre les deux pays semble suivre une toute autre dynamique. En février dernier, les exportations algériennes de brut Sahara Blend ont bondi de 31 % par rapport à janvier, atteignant 445 000 barils par jour (b/j), selon les données de suivi d’Argus Media.
C’est en direction de l’Europe et du bassin méditerranéen que cette hausse a été la plus marquante, avec un total de 348 000 b/j livrés, soit une augmentation de 26 %. Parmi ces volumes, la France a absorbé à elle seule un tiers des expéditions. Enregistrant une progression impressionnante de 20 000 b/j en janvier à 111 000 b/j en février. Ce regain d’intérêt pour le brut algérien coïncide avec une baisse des importations françaises de brut nigérian, en repli de 35 %.
Exportation de pétrole : la France a absorbé un tiers du Sahara Blend algérien en février 2025 !
Cette augmentation des importations françaises s’explique en grande partie par un calendrier de maintenance allégé dans les raffineries hexagonales. Alors qu’en janvier, ces dernières avaient limité leurs achats, la tendance s’est inversée en février, dopant la demande de Sahara Blend.
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La réduction des approvisionnements en brut nigérian a également joué un rôle dans cette reconfiguration du marché pétrolier en Europe. La baisse des livraisons du Nigéria, principal fournisseur africain de la France, a laissé place à une progression des volumes en provenance d’Algérie.
Hausse des exportations : le Sahara Blend algérien s’impose en Europe et en Asie-Pacifique
Si l’Europe reste un marché stratégique pour le pétrole algérien, la région Asie-Pacifique attire également de plus en plus d’exportations. En février, les expéditions vers cette zone ont grimpé de 86 %, atteignant 72 000 b/j. Une cargaison de 2 millions de barils a notamment été envoyée vers la Corée du Sud. Confirmant l’intérêt croissant des raffineurs asiatiques pour le Sahara Blend.
Avec 120 000 b/j importés, la Corée du Sud s’impose ainsi comme le principal client du brut algérien. Devant la France qui en a absorbé 103 000 b/j sur la période.
En revanche, le marché américain semble moins dynamique. Les livraisons vers les États-Unis ont enregistré une légère baisse de 3 % en février, ne totalisant que 25 000 b/j. Une seule cargaison transatlantique a été expédiée en janvier et février, après une interruption en décembre dernier.
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En somme, la dynamique des exportations algériennes de pétrole suit la loi du marché énergétique. Où les flux commerciaux évoluent indépendamment des contextes géopolitiques. Malgré les tensions diplomatiques persistantes entre Alger et Paris. Les échanges énergétiques restent étroitement liés par la nécessité de diversifier les sources d’approvisionnement et d’assurer la sécurité énergétique des pays consommateurs.