Algérie

Après les paraboles, les citernes d’eau défigurent les villes en Algérie

Au début de l’an 2000, les démodulateurs numériques et les antennes paraboliques faisaient une entrée fracassante dans les foyers. En l’espace de quelques années, les assiettes ont envahi les façades d’immeubles, les toits des maisons, les balcons, les fenêtres… Une révolution cathodique qui a bouleversé l’aspect des villes algériennes.

Aujourd’hui, 20 ans plus tard, un nouveau phénomène est en train de défigurer, petit à petit, le paysage urbain en Algérie, du moins le peu qu’il en reste. Il s’agit des citernes en plastique d’eau potable…

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La sécheresse qui sévit dans le pays ces cinq dernières années a conduit à une situation de quasi-stress hydrique ; le niveau de remplissage des barrages a drastiquement baissé. Dès lors, les autorités n’ont eu d’autre choix que de rationaliser la distribution d’eau potable, notamment dans les grandes villes.

Les réservoirs d’eau : pas un choix, une nécessité en 2023, mais…

Pour faire face à la pénurie d’eau, beaucoup de citoyens ont choisi de se constituer leurs propres réserves d’eau. C’est donc tout « naturellement » qu’ils ont pensé à s’équiper de citernes. Et les industriels, petits et grands, ne se sont pas fait prier pour sauter sur l’aubaine.

Citernes d'eau sur la façade d'un immeuble en Algérie.

Antennes paraboliques et citernes d’eau cohabitent sur la façade d’un immeuble en Algérie pour former un décor unique !

Au départ, ce sont les classiques citernes métalliques qui ont répondu à la demande naissante. Mais très rapidement, une nouvelle forme de réservoirs d’eau a envahi le marché : les citernes en plastique. Celles-ci offrent l’avantage de peser moins lourd, sur la balance et dans le porte-monnaie. Leurs prix varient, selon la capacité de stockage, entre 6000 et 40 000 DA.

C’est ainsi que ces cylindres en plastique multicolore ont submergé, en un temps record, le paysage urbain algérien. Au bas des immeubles, sur les toits, dans les balcons… Elles poussent partout comme des champignons ! Phénomène nouveau, plusieurs citoyens ont eu « l’ingénieuse » idée de les placer carrément sur les façades des bâtiments !

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Il est vrai que la nécessité fait loi, mais n’est-ce pas là faire un pas de plus vers l’anarchie ? N’est-ce pas rajouter une nouvelle couche de laideur à nos villes qui n’affichent pas déjà une excellente mine ? N’en parlons pas de la dangerosité d’une telle pratique…

Citernes d’eau sur les façades d’immeubles : qu’en pensent les Algériens ?

Pour savoir ce que pensent les Algériens de ce nouveau phénomène qui consiste à installer sa citerne sur la façade du bâtiment, nous sommes allés faire un tour sur les réseaux sociaux. Et les opinions divergent beaucoup.

Paraboles sur la façades d'un immeuble à Alger.

Après les paraboles, c’est au tour des citernes de faire partie de l’esthétique pittoresque des immeubles en Algérie !

On rencontre, bien évidemment, une majorité qui s’indignent, crient au scandale, se demandent ce que les autorités attendent pour intervenir… Mais on trouve une autre frange d’internautes plus fatalistes, qui estiment que les gens n’ont pas le choix. Enfin, il y a ceux qui ont pris le parti de l’humour.

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Voici quelques réactions que nous avons sélectionnées :

  • Ils ont raison, ils sont livrés à eux-mêmes, si l’État s’occupe de ça, ils vont pas faire ça.
  • Crime architectural !
  • C’est de l’anarchie absolue !
  • Ils essaient de trouver des solutions par tous les moyens puisqu’ils sont livrés à leur pauvre sort !!…
  • Zid ya bouzid ! Après les paraboles, place aux citernes ; bientôt les véhicules suspendus
  • C ’est beaux (sic !)
  • C’est tellement dangereux ! Ces réservoirs d’eau peuvent lâcher et se détacher à tout moment !!!