Algérie : L’exigence d’une prise en charge française des déchets nucléaires inscrite dans la loi
La ministre de l’Environnement et de la Qualité de Vie, Nagiba Djilali, a affirmé ce jeudi que l’Algérie inscrira, de manière explicite et claire, sa revendication envers la France pour qu’elle assume ses responsabilités dans l’élimination des conséquences désastreuses des essais nucléaires effectués dans le sud algérien durant la période coloniale.
Cette décision vise à renforcer les droits des générations actuelles et futures, dans le cadre des législations environnementales nationales.
L’annonce intervient après l’adoption par le Conseil de la Nation de la loi relative à la gestion, au contrôle et à l’élimination des déchets.
Lors d’une séance plénière présidée par le président du Conseil, Salah Goudjil, la ministre a souligné que ce texte dépasse les enjeux environnementaux immédiats pour intégrer des revendications historiques et environnementales fortes.
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Elle a rappelé les conséquences dramatiques des essais nucléaires menés par la puissance coloniale dans le désert algérien, qualifiant ces actes de « violation supplémentaire des droits de notre pays et de notre peuple ».
Une exigence de justice historique et environnementale
Mme Djilali a insisté sur la nécessité pour la France d’assumer « pleinement ses responsabilités historiques, morales et juridiques » dans la gestion des déchets radioactifs résultant de ces essais.
Elle a également réclamé la reconnaissance des dommages importants causés à l’Algérie, particulièrement aux populations des régions touchées comme Adrar, Reggane, In Eker et d’autres localités.
La ministre a assuré que ces revendications seront intégrées dans la législation environnementale nationale pour garantir aux générations actuelles et futures un environnement sain et durable.
Elle a également promis de continuer à œuvrer sur ce dossier par tous les moyens disponibles, afin de défendre les droits de la nation et de protéger l’environnement contre ces impacts dévastateurs.
Un soutien institutionnel pour les revendications
De son côté, Mohamed Ben Teba, président de la Commission de l’équipement et du développement local au Conseil de la Nation, a réitéré le soutien de la commission à cette orientation.
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Lors de la présentation du rapport complémentaire sur la loi, il a appuyé les recommandations formulées par le président du Conseil, Salah Goudjil.
Ce dernier avait appelé, lundi dernier, à inclure dans le rapport une mention claire de la position de l’Algérie, exigeant que la France prenne l’entière responsabilité de l’élimination des déchets issus des essais nucléaires réalisés dans le Sahara algérien pendant l’ère coloniale.