Algérie :Des chercheurs révolutionnent l’usage de la vase des barrages pour la construction durable
En Algérie, la sécheresse et l’envasement des barrages exacerbent le stress hydrique et réduisent leur capacité de stockage. Face à ce double défi, des chercheurs de l’université de Aïn Témouchent ont mis au point une solution novatrice en partenariat avec Holcim Lafarge Algérie.
Cette invention, saluée comme une « avancée scientifique majeure », transforme la vase des barrages en matériaux de construction écologiques.
Transformer une contrainte en opportunité
Les chercheurs ont développé une technique qui valorise la boue extraite des barrages, habituellement considérée comme un déchet, en la convertissant en matériaux de construction bas carbone, tels que des briques géopolymères, du béton et aussi du ciment.
Ce procédé permet de conjuguer deux objectifs majeurs :
- Augmenter la capacité de stockage des barrages, en contribuant à leur dragage, une opération coûteuse et complexe.
- Réduire l’impact environnemental des matériaux de construction traditionnels, en promouvant une approche durable et circulaire.
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Selon Holcim Algérie, cette innovation est un modèle de durabilité environnementale et d’innovation technologique dans le secteur de la construction, avec des bénéfices économiques et écologiques.
Un défi national : l’envasement des barrages
L’Algérie, pays au climat semi-aride, compte 81 barrages opérationnels d’une capacité totale de stockage d’environ 9 milliards de mètres cubes, un chiffre qui devrait atteindre 139 barrages d’ici 2030.
Cependant, l’envasement constitue une menace majeure, entraînant une perte estimée à près d’un milliard de mètres cubes de capacité de stockage.
Les opérations de désenvasement, bien qu’indispensables, restent coûteuses.
Dans certains cas, il est jugé plus rentable de construire de nouveaux barrages que de draguer les ouvrages existants.
De plus, la vase extraite est généralement jetée, aggravant son impact sur l’environnement.
Vers une économie circulaire en Algérie
La technique mise au point par l’université de Aïn Témouchent répond à ces enjeux.
En transformant cette vase en ressource précieuse, elle pourrait réduire les coûts associés au désenvasement ainsi que limiter le recours à des matériaux polluants dans le secteur de la construction.
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Cette approche s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement durable et d’économie circulaire du pays.
L’ambition est claire : protéger les ressources en eau tout en soutenant l’innovation et la durabilité dans les secteurs clés de l’économie algérienne.
Avec cette initiative, l’Algérie montre que c’est possible de relever les défis environnementaux tout en créant de la valeur ajoutée, confirmant son engagement envers un avenir plus vert et plus résilient.