Algérie

Affaire Bouchouareb : 20 ans de prison et 800 millions de DA requis contre l’ex-ministre

Le procureur de la République près le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger), a requis, mercredi 5 février, une peine de 20 ans de prison ferme et une amende de 800 millions de DA, ainsi que le maintien du mandat d’arrêt international émis contre l’ancien ministre de l’Industrie, Abdeslam Bouchouareb.

Le représentant du ministère public a également demandé que sa société, ROYAL ARRIVAL CORP soit condamnée à une amende de 32 millions de DA. Cette demande fait suite à une affaire de corruption liée à la création d’une société offshore et à l’ouverture d’un compte bancaire en Suisse utilisé pour blanchir de l’argent.

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L’affaire a été renvoyée par le juge d’instruction de la première chambre du pôle économique et financier le 16 décembre 2024. Elle concerne l’ancien ministre de l’Industrie, en fuite face à la justice algérienne, accusé de blanchiment d’argent en complicité avec des responsables d’entreprises turques, selon des informations transmises par les autorités judiciaires suisses, émanant du parquet général de Genève.

Le dossier Bouchouareb : une affaire de corruption internationale et de détournements massifs

Bouchouareb aurait créé une société écran et un compte bancaire en Suisse pour blanchir de l’argent et gérer ses avoirs dans ce pays. En 2015, alors qu’il faisait encore partie du gouvernement, il aurait fondé une société offshore, ROYAL ARRIVAL CORP, par laquelle il aurait détourné plus de 700 000 euros à l’étranger.

Ces fonds ont été transférés de la Banque BIL (Banque Internationale à Luxembourg) à la Banque National Bank of Abu Dhabi à Genève.

Les enquêtes ont également révélé que la société avait accordé plusieurs avantages dans le secteur des travaux publics à l’homme d’affaires emprisonné, Ali Haddad.

L’ancien ministre, en fuite, est poursuivi pour des charges liées au blanchiment d’argent et aux revenus criminels issus de la corruption, dans le cadre d’un groupe criminel organisé. Il est également accusé de transfert de biens et de fonds provenant de revenus criminels afin d’en dissimuler l’origine illicite, d’acquisition et de détention de biens issus de revenus criminels, d’acceptation d’avantages indus en échange de l’exercice de ses fonctions, et d’octroi d’avantages injustifiés à des tiers dans le cadre de marchés publics et de contrats, en violation des dispositions législatives et réglementaires.

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Parmi les autres accusations figurent la perception de pots-de-vin et d’avantages lors de l’exécution de marchés et de contrats au nom de l’État, le détournement de fonds publics, l’acceptation d’avantages indus en vue d’exploiter son influence pour obtenir des bénéfices illégitimes, l’abus de fonction en violation des lois et règlements dans le but d’obtenir des avantages indus, et la participation à des conflits d’intérêts.

Enfin, il est accusé d’avoir incité des fonctionnaires à exploiter leur influence, réelle ou supposée, pour obtenir des avantages indus de la part des administrations et des autorités publiques.

Par ailleurs, l’avocat du Trésor Public a demandé une amende colossale de 500 milliards de DA à l’encontre d’Abdeslam Bouchouareb, soulignant l’ampleur des préjudices financiers causés à l’État algérien.