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Mort de Brigitte Bardot : cinq films qui ne s’oublieront pas

Brigitte Bardot est décédée dimanche à l’âge de 91 ans. Elle a tourné environ 45 films au cours de sa carrière.


B.B. n’est plus. Brigitte Bardot est décédée dimanche à l’âge de 91 ans, ayant longtemps laissé derrière elle la célébrité et le monde du cinéma. Cependant, l’actrice emblématique, devenue une star internationale, a marqué l’histoire du cinéma. De « Et Dieu… créa la femme », le film qui l’a révélée en 1956, à « L’ours et la poupée », voici cinq rôles mémorables de l’icône française, qui a mis un terme à sa carrière après avoir tourné environ 45 films.

### « Et Dieu… créa la femme » (1956)

Ce film raconte l’histoire « d’une fille de son temps, qui s’est affranchie de tout sentiment de culpabilité, de tout tabou imposé par la société, et dont la sexualité est entièrement libre », selon le réalisateur Roger Vadim, alors marié à l’actrice. Tourné à Saint-Tropez (Var), ce drame, interdit aux moins de 16 ans à sa sortie, a suscité des réactions mitigées de la critique française et une franche hostilité des milieux conservateurs.

Malgré tout, il connaît un triomphe aux États-Unis, marquant le début de la « Bardotmania » et faisant de la jeune femme (22 ans) un sex-symbol international. Pendant le tournage, elle tombe amoureuse de son partenaire, Jean-Louis Trintignant. En 1957, le couple Bardot-Vadim divorce.

### « La vérité » (1960)

L’histoire suit une jeune fille, provocante, accusée du meurtre de son ancien amant. Au cours de son procès, la relation avec la victime est reconstituée. Dans ce drame, B.B. dévoile une nouvelle facette de son jeu. Une idylle commence entre elle et l’acteur Sami Frey pendant le tournage.

Le tournage est difficile, Henri-Georges Clouzot étant un réalisateur exigeant. Pour B.B., il « semblait que se déroulait son propre procès », comme si on jugeait sa « mauvaise réputation » et sa « légèreté ». Néanmoins, elle considère ce film comme « le chef-d’œuvre de (sa) vie d’actrice ». Nommé aux Oscars 1961 à Hollywood, le film attire 5 millions de spectateurs en France. Peu après le tournage, l’actrice tente de se suicider, à l’image de son personnage qui commet un acte similaire à la fin du film.

### « Le Mépris » (1963)

Un scénariste et sa jeune femme paraissent former un couple uni, mais un incident apparemment anodin avec un producteur conduit cette dernière à mépriser son mari. B.B. partage l’affiche de ce film culte de Jean-Luc Godard avec Michel Piccoli, tourné à Rome et à Capri, dans la villa prestigieuse de l’écrivain italien Curzio Malaparte.

Après avoir visionné un premier montage, les producteurs exigent de voir B.B. davantage déshabillée, ce qui donne lieu à une scène devenue légendaire où elle s’expose nue, demandant à son partenaire : « Tu les trouves jolies, mes fesses ? », « Oui, très », etc. Sa prestation reste l’une de ses compositions les plus célèbres. Le film, interdit aux moins de 18 ans à sa sortie, rencontre 235.000 spectateurs en 1963, ce qui est un succès pour Godard, mais un échec pour Bardot.

### « Viva Maria » (1965)

Dans ce film se déroulant en Amérique centrale, deux chanteuses de music-hall tombent amoureuses du même homme, un révolutionnaire. Cette parodie de western à grand spectacle est dirigée par Louis Malle, avec B.B. et Jeanne Moreau, qui restent professionnelles concurrentes malgré leur respect mutuel.

Au début du tournage au Mexique, Jeanne Moreau attire l’attention en se prêtant à de nombreuses photos et interviews, mais Brigitte Bardot, sous la pression de son agent, finit par être plus disponible pour la presse, remportant ainsi la bataille médiatique. L’accueil critique est mitigé, mais le film attire près de 3,5 millions de spectateurs en France.

### « L’ours et la poupée » (1970)

Ce film raconte la rencontre d’un violoncelliste myope et bougon avec Félicia, une belle femme capricieuse et snob, après que la 2 CV du premier entre en collision avec la Rolls de la seconde. Félicia, interprétée par Brigitte Bardot, tente de séduire le musicien, qui reste indifférent à ses avances. Jean-Pierre Cassel joue le rôle de l’ours mal léché.

Sous la direction de Michel Deville, cette comédie charmante met en scène deux personnages que tout oppose, avec des accents féministes. Bardot, souhaitant relancer une carrière en déclin, s’amuse à interpréter une ravissante idiote avec une belle spontanéité. « L’ours et la poupée est un peu le Et Dieu créa la femme des années 1970. J’ai été recréée par Deville », a-t-elle déclaré. Le film compte 1,6 million d’entrées.