Tunisie

Chroniques de la Byrsa : L’abolition de l’esclavagisme bientôt célébrée

Le 23 janvier prochain, on célébrera le 120e anniversaire de la promulgation du décret beylical abolissant l’esclavage sur tout le territoire tunisien. Le 28 mai 1890, le dispositif émancipateur est complété par des mesures coercitives à l’encontre des récalcitrants qui continuaient à pratiquer l’esclavage.

La Presse Le 23 janvier prochain marquera le 120e anniversaire de la promulgation du décret beylical abolissant l’esclavage sur l’ensemble du territoire tunisien. Cette décision a confirmé et complété un processus qui avait été initié cinq ans plus tôt, le 29 avril 1841, par des mesures progressives interdisant la vente d’êtres humains, accordant le statut d’enfants libres aux enfants nés de parents réduits en esclavage et fermant le marché aux esclaves.

Il convient de souligner l’engagement actif du bey Ahmed 1er, fils d’une esclave et souverain éclairé, qui nourrissait de grandes ambitions modernistes pour sa nation, ainsi que le soutien total de dignitaires religieux influents, notamment l’éminent bach-mufti Ibrahim er-Riahi.

Le 28 mai 1890, des mesures coercitives ont été mises en place contre ceux qui persistaient à pratiquer l’esclavage, en particulier dans le sud, incluant des sanctions financières et même des peines corporelles (emprisonnement).

La « petite » Tunisie a obtenu la deuxième place sur le podium

où se classe également le Royaume-Uni

en première position et la France en troisième.

Cet événement revêtait une importance considérable. Après des hésitations concernant l’abolition définitive de l’esclavage, la France a finalement réformé sa législation, ayant dû céder au Royaume-Uni, qui en 1833 est devenu le premier pays à franchir le pas. Ensuite, la « petite » Tunisie a pris la deuxième place sur le podium, la France arrivant troisième, en 1848 !

Chaque fois que j’amène des amis tunisiens ou étrangers à visiter la médina de Tunis, je fais un détour par la placette du souk el-Berka, ancien marché aux esclaves. C’est pour leur rappeler, avec fierté, cet épisode marquant de l’histoire du pays, et que les États-Unis, après avoir proclamé l’abolition de l’esclavage en 1860, ont envoyé une délégation parlementaire à Tunis pour étudier les conditions de cette opération et s’inspirer du modèle tunisien.

Aujourd’hui, notre pays s’investit pleinement dans la compétition de l’équipe nationale de football, avec l’ambition de se distinguer lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et d’obtenir une place sur le podium des vainqueurs à la clôture du tournoi. Pourquoi ? Avant tout pour promouvoir son image à l’international.

Un prestige accru à ce niveau se traduit par des retombées positives à tous les niveaux, en particulier économiques. Cependant, si dans d’autres domaines que le sport il n’existe pas de compétition au sens propre, la position de leader, ou à tout le moins, une position avancée dans d’autres secteurs de la société peut rapporter des bénéfices équivalents, voire plus, de manière plus durable.

L’enjeu est de savoir valoriser sa production.

Post scriptum : Après quelques semaines de pause, notre chronique reprend, merci de votre compréhension et de votre fidélité.