Trêve Thaïlande-Cambodge : Trump s’autocongratule, retour des déplacés.
Donald Trump a félicité les dirigeants de la Thaïlande et du Cambodge pour avoir conclu un cessez-le-feu immédiat dans leur conflit frontalier, qui a fait au moins 47 morts et près d’un million de déplacés. Les deux pays ont conclu une trêve samedi après trois semaines d’affrontements le long de leur frontière de 800 kilomètres, dont ils contestent de longue date le tracé.
Une trêve et un peu d’autosatisfaction. Donald Trump a félicité dimanche les dirigeants de la Thaïlande et du Cambodge, qui ont convenu samedi d’un cessez-le-feu immédiat dans leur conflit frontalier ayant causé au moins 47 morts et près d’un million de déplacés. « Je tiens à féliciter ces deux grands dirigeants pour leur brillante démarche ayant permis d’aboutir à cette conclusion rapide et très équitable », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social, ajoutant que les États-Unis « étaient fiers d’avoir aidé » à ce sujet.
« Peut-être (que) les États-Unis sont devenus la VÉRITABLE Organisation des Nations unies », a ajouté Donald Trump, s’exprimant avant une rencontre avec Volodymyr Zelensky plus tard dimanche, louant son propre rôle supposé dans le règlement de plusieurs conflits dans le monde. L’ONU, affirme-t-il, « a offert très peu d’assistance ou d’aide dans aucun d’entre eux, y compris la catastrophe qui se déroule actuellement entre la Russie et l’Ukraine. »
Retour à la maison. Les premiers habitants déplacés par le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge ont commencé timidement à rentrer chez eux dimanche, au lendemain de l’annonce d’un cessez-le-feu jusqu’ici respecté, tout en demeurant méfiants. Kanlaya Somjettana a évacué son village de la province thaïlandaise de Surin, près de la frontière contestée, dès le début des hostilités, le 7 décembre, en compagnie de son bébé de sept mois.
« J’espère vraiment que ce cessez-le-feu tiendra longtemps et qu’on pourra rentrer chez nous », témoigne-t-elle par téléphone à l’AFP, depuis un centre d’hébergement d’urgence. « Mais je ne rentrerai pas tant que les autorités n’auront pas confirmé que c’est sûr. »
Trêve fragile. Les deux pays ont conclu une trêve samedi après trois semaines d’affrontements le long de leur frontière de 800 kilomètres, dont ils contestent depuis longtemps le tracé, hérité de la période coloniale française. Au moins 47 personnes sont mortes — 26 côté thaïlandais et 21 côté cambodgien — et près d’un million ont été contraintes d’évacuer.
Un responsable de l’armée de l’air thaïlandaise, Prapas Sornchaidee, a indiqué à l’AFP qu’aucun tir n’avait été rapporté près de 24 heures après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. « Les habitants ont commencé à rentrer chez eux », a-t-il déclaré.
Le ministre thaïlandais de la Défense, Nattaphon Narkphanit, avait évoqué la veille une « période d’observation » de 72 heures afin d’évaluer le respect de la trêve. La situation est « calme », a souligné le ministère cambodgien de la Défense, mais les habitants déplacés n’ont pas encore eu le feu vert des autorités pour rentrer.
« On attend de voir un peu plus comment les choses évoluent », a déclaré à l’AFP le porte-parole de la province cambodgienne d’Oddar Meanchey, Met Measpheakdey. La Chine participe aux efforts de médiation, et son ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, reçoit les ministres cambodgien et thaïlandais des Affaires étrangères pour des entretiens dans la province du Yunnan, dimanche et lundi. Le cessez-le-feu « a ouvert la voie à la reconstruction de la paix », a déclaré M. Wang à son homologue cambodgien, Prak Sokhonn, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères.

