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Vitesse d’obturation en photo : comprendre et maîtriser le mouvement

La vitesse d’obturation est mesurée en secondes et, le plus souvent, en fractions de seconde, avec des valeurs courantes telles que 1/1000 s, 1/125 s et 1 s. Une vitesse rapide, comme 1/4000 s, est très efficace pour figer la plupart des mouvements de personnes.

Parmi tous les réglages photographiques, la vitesse d’obturation est celui qui a le plus fort impact créatif. Elle gère non seulement la lumière, mais également le temps. Une vitesse rapide parvient à figer une goutte d’eau en suspension ; une vitesse lente transforme les phares d’une voiture en traînées lumineuses. C’est le réglage essentiel pour maîtriser le mouvement. Voici toutes les informations pour le comprendre et le maîtriser.
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Figer l’instant avec la vitesse d’obturation // Source : Tristan Jacquel

En photographie, il s’agit d’un dosage entre la sensibilité (ISO), l’ouverture et la vitesse. Tandis que les deux premiers déterminent l’image, la vitesse d’obturation lui insuffle la vie.

Elle joue un rôle technique et artistique. Sur le plan technique, elle contrôle le temps d’exposition du capteur à la lumière. Artistiquement, elle régule le mouvement. La vitesse d’obturation est le seul réglage permettant de figer l’invisible ou, à l’inverse, de suggérer le mouvement. Un choix hasardeux pourrait ruiner votre photo ; un choix judicieux saura la sublimer. Voici tout ce que vous devez savoir.

Dossier vitesse d'obturation
La vitesse permet de décomposer le mouvement // Source : Tristan Jacquel

Qu’est-ce que la vitesse d’obturation ?

Pour bien appréhender la vitesse d’obturation, il est utile de se représenter l’obturateur. Considérez-le comme un volet roulant ou un rideau devant le capteur de votre appareil photo. Lorsque vous ne photographiez pas, ce rideau est fermé, gardant le capteur dans l’obscurité.

Lorsque vous appuyez sur le déclencheur, le rideau s’ouvre, laissant entrer la lumière sur le capteur, puis se ferme. La vitesse d’obturation, également appelée temps de pose, correspond à la durée pendant laquelle ce rideau reste ouvert.

Cette durée est votre principal levier pour contrôler la quantité de lumière qui formera votre image. La relation est simple : si vous laissez le rideau ouvert plus longtemps (vitesse lente), plus de lumière entre. Si vous l’ouvrez brièvement (vitesse rapide), peu de lumière entre.

Les unités de mesure du temps

Ce réglage se mesure en secondes et, le plus souvent, en fractions de secondes. Sur l’écran de votre appareil, vous verrez des indications comme 1/1000 s, 1/125 s, 1/2 s, 1 s, 30 s.

  • 1/4000 s (un quatre-millième de seconde) correspond à une vitesse très rapide. Le rideau s’ouvre et se ferme en un éclair.
  • 1/125 s (un cent-vingt-cinquième de seconde) est une vitesse moyenne, souvent utilisée comme référence en pleine journée.
  • 1 s (une seconde pleine) représente une vitesse très lente.

Il est essentiel de comprendre la logique de cette échelle. Par exemple, 1/1000 s est deux fois plus rapide que 1/500 s, ce qui signifie qu’à cette première vitesse, deux fois moins de lumière atteint le capteur.

La notion de « deux fois plus » ou « deux fois moins » de lumière est fondamentale en photographie. Cela se nomme un stop (ou IL, Indice de Lumination, pouvant aussi être appelé EV, exposure value, en anglais). Passer de 1/125 s à 1/250 s diminue la lumière d’un stop. Passer de 1 s à 2 s augmente la lumière d’un stop. Ce concept est également valable pour l’ISO et l’ouverture, permettant aux trois réglages de s’équilibrer dans le triangle d’exposition.

Attention au piège de l’affichage et au mode Bulb

Restez lucide face à l’affichage de votre écran, qui peut prêter à confusion (au début). Généralement, un chiffre seul (ex : 60) indique une fraction de seconde (1/60 s). En revanche, si ce chiffre est suivi de guillemets (ex : 60″), cela correspond à 60 secondes. La différence est significative.

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Photo en pose (très) longue // Source : Fujifilm

De plus, la plupart des appareils limitent le réglage manuel à 30 secondes maximum. Pour dépasser cette limite et capturer des étoiles ou des feux d’artifice, vous devez recourir au mode B (Bulb). Dans ce mode, l’obturateur reste ouvert tant que vous maintenez le déclencheur enfoncé. Étant donné qu’il n’est pas idéal de tenir l’appareil ainsi longtemps pour éviter de le bouger, l’utilisation d’une télécommande s’avère judicieuse.

Types d’obturateurs : mécanique vs. électronique

Le « rideau » décrit précédemment peut adopter différentes formes dans les appareils modernes. La technologie utilisée pour exposer le capteur influe directement sur vos photos, notamment avec les appareils hybrides et les smartphones.

L’obturateur mécanique

C’est le système traditionnel, hérité de l’époque de la pellicule. Sur la plupart des reflex et hybrides, il s’agit d’un obturateur à plan focal, constitué de deux fins rideaux se déplaçant devant le capteur.

Pour une vitesse de 1/125 s, le premier rideau s’ouvre, exposant la totalité du capteur, puis le second rideau le referme 1/125 de seconde plus tard. Ce mouvement physique produit le clic caractéristique de la prise de vue.

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1/1250s suffit pour figer la plupart des mouvements de personnes // Source : Tristan Jacquel

Pour des vitesses très rapides (par exemple 1/4000 s), le mécanisme devient plus complexe : le second rideau commence à se fermer avant que le premier ne soit totalement ouvert. Les deux rideaux se déplacent ensemble, et seule une fente entre eux balaie le capteur.

  • Avantages : l’obturateur mécanique permet une lecture du capteur sans distorsion (rolling shutter), ce qui en fait la technologie à privilégier pour les mouvements rapides.
  • Inconvénients : l’obturateur mécanique est bruyant et génère des micro-vibrations pouvant diminuer la netteté (ce qu’on appelle le choc de l’obturateur ou « shutter shock »). De plus, il s’use avec le temps, chaque obturateur étant certifié pour un certain nombre de cycles (150 000, 300 000…) avant de devoir être remplacé, ce qui représente un coût non négligeable.

L’obturateur électronique

Dans la majorité des appareils hybrides récents, déclencher le mode « silencieux » désactive l’obturateur mécanique au profit d’une obturation entièrement électronique. Ceci signifie qu’il n’y a plus de mécanisme en mouvement : le capteur est simplement « allumé » puis « éteint » durant l’exposition.

Cependant, la lecture du capteur n’est pas instantanée pour la plupart d’entre eux. En effet, il lit l’information ligne par ligne, de haut en bas.

  • Avantages : l’obturateur électronique est totalement silencieux, parfait pour la photographie lors de spectacles ou d’observation animalière. Il ne génère aucune vibration ni usure et permet des vitesses d’obturation extrêmes (jusqu’à 1/32000 s) inaccessibles mécaniquement.
  • Inconvénients : un des principaux inconvénients est le phénomène bien connu du rolling shutter, qui engendre des déformations sur les sujets en mouvement rapide, comme les pales d’un hélicoptère ou d’un drone.
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Le compromis de l’obturateur à premier rideau électronique (EFCS)

Une troisième option, souvent par défaut sur les hybrides récents, combine les avantages des deux systèmes : l’Electronic First Curtain Shutter (EFCS). Dans ce mode, l’appareil démarre l’exposition électroniquement, mais la termine mécaniquement (avec le second rideau de l’obturateur).

Ce dispositif élimine le shutter shock (les micro-vibrations causées par l’ouverture soudaine du premier rideau mécanique), qui peut légèrement flouter les images à des vitesses moyennes (1/60 s et inférieures). Toutefois, à très haute vitesse (au-delà de 1/2000 s) et avec une grande ouverture (f/1,4), l’EFCS peut altérer légèrement le flou d’arrière-plan (le bokeh), rendant les bulles moins circulaires. C’est un détail subtil, mais à connaître.

La vitesse comme outil créatif et technique

La vitesse d’obturation impacte directement deux aspects de votre image : elle assure la netteté vis-à-vis du mouvement et ouvre la voie à des effets créatifs intentionnels.

Assurer la netteté et éviter le flou de bougé

Le premier défi pour tout photographe est d’obtenir une photo nette. Deux types de flous peuvent compromettre une image :

  1. Le flou de mouvement : Votre sujet (une voiture, un sportif) se déplace trop vite pour la vitesse choisie.
  2. Le flou de bougé : C’est vous, le photographe, qui avez légèrement tremblé pendant la prise de vue.

Pour contrer le flou de bougé (vos propres tremblements), une règle empirique pertinente existe : la règle de l’inverse de la focale.

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1/6400s, le sujet est figé à coup sûr // Source : Tristan Jacquel

Selon cette règle, votre vitesse d’obturation doit être au minimum de 1 / [votre focale].

  • Si vous utilisez un objectif de 50 mm, vous ne devriez pas descendre en dessous de 1/50 s à main levée.
  • Si vous utilisez un téléobjectif de 200 mm (qui amplifie le moindre tremblement), il est préférable de rester au-dessus de 1/200 s.

Heureusement, la technologie moderne facilite cette tâche. La stabilisation optique (OIS) de l’objectif ou la stabilisation du capteur (IBIS) peuvent compenser les tremblements.

Pour aller plus loin
Stabilisation optique, capteur, hybride, électronique… tout comprendre pour éviter les photos et vidéos floues.

Un bon système de stabilisation peut vous faire gagner jusqu’à 4 ou 5 stops. En pratique, avec un objectif de 200mm, une photo nette pourrait être obtenue à 1/15 s au lieu de 1/200 s. C’est un atout précieux en cas de faible luminosité.

Créer des effets de mouvement : la pose longue

C’est ici que la photographie devient vraiment fascinante. En choisissant délibérément une vitesse lente (de 1/10 s à plusieurs minutes), vous ne figez plus le temps, vous l’enregistrez. Pour ce faire, un accessoire devient essentiel : un trépied est absolument obligatoire.

Pose longue
Pose longue sur une cascade, de l’obturation rapide (à gauche) à lente (à droite) // Source : Sony
  • L’eau soyeuse (effet filé) : Pour transformer une cascade ou l’écume des vagues en une brume élégante, visez une vitesse entre 1/2 s et 10 s. Le contraste est essentiel pour cet effet : les éléments statiques (rochers, falaises) demeurent d’une netteté parfaite grâce au trépied (indispensable), tandis que l’eau en mouvement devient vaporeuse.
  • Le filé dynamique (panning) : C’est la technique incontournable pour donner une sensation de vitesse à un sujet (voiture, cycliste). En suivant le mouvement de votre cible avec une vitesse modérée (1/30 s à 1/60 s), vous inversez la logique habituelle : le sujet reste net, tandis que l’arrière-plan se transforme en traînées horizontales, intensifiant ainsi l’action par rapport à une simple image figée.
  • Les rubans de lumière : De nuit, la ville devient un terrain de jeu graphique. Avec une pose de 5 s à 30 s, les véhicules disparaissent, laissant uniquement une trace de leur passage. Les phares et feux arrière se transforment alors en longs rubans continus, rouges et blancs, redéfinissant l’architecture urbaine.
  • La disparition des foules : Cette astuce est idéale pour photographier des lieux touristiques bondés. Avec une pose extrêmement longue (plusieurs minutes), les passants en mouvement ne restent pas assez longtemps au même endroit pour que leur image soit inscrite sur le capteur. Le résultat est saisissant : le monument est parfaitement exposé, tandis que la place devant lui semble déserte.
Light Painting
Exemple de Light Painting artistique // Source : Canon
  • Le light painting : Dans l’obscurité, avec une pose de 30 secondes, vous pouvez vous déplacer devant l’objectif avec une lampe de poche pour « dessiner » avec la lumière.

Capter l’action : la haute vitesse

Les vitesses rapides (supérieures à 1/500 s) permettent de figer des moments souvent invisibles à l’œil nu.

  • Photographie de sport : Pour capturer un coureur, 1/1000 s est une bonne référence. Pour un véhicule de course ou un oiseau en plein vol, il faut monter à 1/2000 s ou 1/4000 s.
  • Gouttes d’eau : Pour figurer l’éclaboussure d’une goutte qui tombe, des vitesses extrêmes de 1/4000 s ou plus s’avèrent essentielles.
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Vitesse : 1/7500 s, obturation électronique // Source : Tristan Jacquel

Le principal défi de la haute vitesse est souvent le manque de lumière. Si vous réglez votre appareil sur 1/2000 s, le rideau s’ouvre très brièvement. Pour compenser et obtenir une exposition adéquate, il vous faudra augmenter considérablement votre sensibilité ISO ou ouvrir au maximum votre diaphragme.

Les smartphones et la vitesse d’obturation

Sur votre smartphone, l’application photo par défaut gère tout de manière automatique. Elle opte presque toujours pour une vitesse suffisamment rapide afin d’éviter le flou de bougé.

Pour maîtriser la vitesse, il est impératif de passer en Mode Pro (ou Mode Manuel, Expert…). Vous aurez alors accès à une option « S » ou « Vitesse », qui vous permettra de régler une plage allant souvent de 1/32000 s à 30 s.

C’est ce mode qui vous rendra capable de réaliser des poses longues créatives. Toutefois, attention à la plupart des « Modes Nuit » des smartphones qui ne réalisent pas de vraies poses longues. Ils utilisent la photographie computationnelle en prenant de nombreuses photos très courtes, qu’ils assemblent afin de réduire le bruit et simuler une pose longue, mais sans inclure le flou de mouvement souhaité.

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Pixel binning, HDR, capteurs, mode IA… on vous explique tout sur la photo sur smartphone.

Pour obtenir un vrai filé, passer en mode pro ou manuel est la seule solution.

La synchronisation vitesse-flash

L’utilisation d’un flash ajoute une complexité supplémentaire. Un flash ne produit pas une lumière continue, mais un éclair extrêmement bref (par exemple 1/10000 s). Votre vitesse d’obturation doit être alignée avec cet éclair.

La vitesse de synchronisation (Vitesse Synchro-X)

Avec un obturateur mécanique, il existe une vitesse maximale à laquelle le capteur est entièrement exposé simultanément. Généralement, il s’agit de 1/200 s ou 1/250 s. Cette vitesse est qualifiée de vitesse de synchronisation maximale.

Si vous choisissez une vitesse plus rapide (par exemple 1/500 s), l’obturateur mécanique fonctionnera en mode « fente » (le second rideau se ferme avant que le premier ne soit ouvert). L’éclair du flash, étant très bref, n’atteindra qu’une partie du capteur, produisant une image avec une vilaine bande noire.

La solution : la synchro haute vitesse (High-Speed Sync, HSS)

Pour dépasser cette limite (comme utiliser un flash par plein soleil afin d’éclaircir une ombre, tout en maintenant une vitesse rapide de 1/2000 s), il faut recourir à une fonction spéciale de synchronisation à haute vitesse (High-Speed Sync ou HSS).

Photo au flash
À gauche, synchro flash à basse vitesse, avec profondeur de champ élevée, à droite synchro à haute vitesse avec des conditions d’éclairage semblables, une profondeur de champ réduite. // Source : Sony

Désormais, le flash ne produit plus un seul éclair puissant. Il émet une série de petites impulsions lumineuses ultra-rapides, telles un stroboscope, éclairant ainsi l’obturateur sur toute sa durée. Cependant, le HSS a un coût : il consomme énormément de batterie et réduit la puissance globale du flash.

L’effet créatif : la synchro lente

À l’inverse, vous pouvez associer un flash à une vitesse d’obturation lente (par exemple 1/10 s).

Imaginez un sujet en mouvement sur une piste de danse. Sans flash, à 1/10 s, il sera éclairé en continu durant toute l’exposition : il apparaîtra donc flou sur l’image.

En ajoutant le flash, la situation change. Même si votre appareil reste ouvert 1/10 s, l’éclair du flash est très bref (souvent 1/1000 s). C’est cette brièveté qui fige instantanément le sujet sur le capteur, indépendamment de la vitesse lente qui sert uniquement à capter l’ambiance de la salle.

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Appareil et flash cobra Sony // Source : Sony

L’importance cruciale du « second rideau »

Attention à un détail physique : par défaut, le flash se déclenche au début de l’exposition (premier rideau, lorsque l’obturateur s’ouvre). Si votre sujet avance, la traînée lumineuse sera enregistrée après le flash, apparaissant donc devant lui sur l’image finale, donnant ainsi une impression illogique qu’il recule. Pour un rendu naturel, activez la synchronisation au second rideau (lorsque l’obturateur se ferme) dans les réglages de votre appareil. Le flash se déclenchera alors à la fin de l’exposition, et les traînées lumineuses seront représentées derrière votre sujet, accentuant l’effet de vitesse.

Choisir la bonne vitesse et le triangle d’exposition

Vous comprenez dorénavant la fonction de la vitesse. Mais comment la choisir en harmonie avec l’ISO et l’ouverture ?

Le mode Priorité Vitesse (S ou Tv)

Pour vous concentrer sur le mouvement, le mode Priorité Vitesse (indiqué par “S” chez Nikon, Sony, Fuji, ou “Tv” pour Time Value chez Canon) est l’outil idéal.

Dans ce mode, vous imposez une vitesse (par exemple : 1/1000 s pour figer un athlète). Votre appareil photo se charge alors de sélectionner automatiquement l’ouverture (et parfois l’ISO, si vous êtes en ISO Auto) afin d’obtenir une exposition correcte. C’est le choix préféré des photographes de sport, d’action ou de photographie animalière.

Équilibrer le triangle : deux scénarios

La photographie est un jeu de compromis. Chaque réglage influe sur les autres.

Scénario 1 : Vous souhaitez figer l’action (priorité au mouvement).

  • Votre sujet : un oiseau en vol.
  • Votre choix : vous reglerez une vitesse très rapide : 1/2000 s.
  • La conséquence : très peu de lumière pénètre.
  • La compensation : votre appareil devra ouvrir le diaphragme au maximum (ex: f/2.8) et augmenter la sensibilité ISO (ex: ISO 3200), ce qui augmentera le bruit numérique.

Scénario 2 : Vous souhaitez un flou de mouvement (priorité à la créativité).

  • Votre sujet : une cascade en plein jour.
  • Votre choix : vous règler une vitesse lente : 2 s (sur trépied).
  • La conséquence : énormément de lumière entre.
  • La compensation : votre appareil devra, premièrement, fermer le diaphragme au maximum (ex: f/22) et, deuxièmement, réduire la sensibilité ISO au minimum (ex: ISO 100).

L’utilité du filtre ND

Mais que se passe-t-il dans le scénario 2 si, même à f/22 et ISO 100, la photo reste sur-exposée — et souvent complètement blanche ? Cela se produit typiquement lorsque vous tentez une pose longue en pleine lumière.

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Le filtre ND, accessoire essentiel // Source : Freewell

La manière de contourner ce problème est d’ajouter un filtre ND (Neutral Density). C’est un verre très sombre qui réduit la quantité de lumière pénétrant dans l’objectif, sans déformer les couleurs.

Un filtre ND1000, par exemple, divise la lumière par 1000. Cela vous permet de passer d’une vitesse de 1/125 s à 8 s dans les mêmes conditions. C’est un outil indispensable pour les poses longues en pleine lumière ou pour les vidéastes qui doivent respecter certaines règles afin de préserver un aspect cinématographique.

Le filtre ND peut également être utilisé pour photographier à pleine ouverture en plein soleil pour mieux isoler un sujet.

Vitesse d’obturation en vidéo : la règle des 180°

En photographie, l’objectif est souvent d’obtenir des images aussi nettes que possible. En vidéo, cette netteté absolue devient désagréable. L’œil humain est habitué à percevoir un léger flou de mouvement naturel depuis les débuts du cinéma. Une vidéo bénéficiant d’une vitesse d’obturation très rapide, où chaque image est parfaitement figée, semblera saccadée et stroboscopique.

Pour obtenir un flou de mouvement cinématographique et naturel, il existe une règle d’or : la règle des 180 degrés.

Ce principe stipule que votre vitesse d’obturation doit être le double de votre fréquence d’images (le nombre d’images par seconde).

  • Si vous filmez en 24p ou 25p (le standard du cinéma ou européen), votre vitesse doit alors être de 1/50 s.
  • Si vous filmez en 60p (pour le sport ou des ralentis), votre vitesse doit être de 1/120 s (ou 1/125 s sur un appareil photo).