Être payé pour consommer de l’électricité : record de prix négatifs en 2025.
La production d’énergie solaire en Belgique a augmenté de 21% en 2025, atteignant un niveau record de 10 TWh. Les prix négatifs de l’électricité ont été observés durant 6,1% du temps en 2025, un nouveau record.
La production d’énergie solaire en Belgique a connu une augmentation de 21 % en 2025, selon le rapport d’Elia, atteignant ainsi un niveau record de 10 TWh (térawattheure). Associée aux 12 TWh de production éolienne, cette quantité fait monter la part des énergies renouvelables dans le mix électrique belge à 34 %, un chiffre équivalent à celui de l’énergie nucléaire.
Globalement, cette hausse compense la diminution de la production d’énergie nucléaire due à l’arrêt de plusieurs réacteurs. En conséquence, les consommateurs voient de plus en plus souvent l’apparition de prix négatifs pour l’électricité dans le pays. Cela s’est produit durant 6,1 % du temps en 2025, établissant un nouveau record.
Ces prix négatifs se manifestent effectivement lors de périodes de faible consommation, comme pendant les vacances ou les week-ends, en conjonction avec une forte production renouvelable, tant solaire qu’éolienne. La tarification, déterminée par la loi de l’offre et de la demande, vise à encourager la consommation d’électricité superflue injectée dans le réseau.
Qui peut bénéficier de ces prix négatifs ? Étant donné que l’équilibre entre consommation et production varie constamment sur une journée, la tarification dynamique change tous les quarts d’heure. La production éolienne, en particulier, peut connaître des fluctuations considérables.
Pour en profiter, il est essentiel de disposer d’un « compteur intelligent » quienregistre la consommation et la production en temps réel. Il est également nécessaire de ne plus avoir un « compteur tournant à l’envers », qui fonctionne selon une autre logique. Par ailleurs, il faut souscrire à une offre de type « dynamique » auprès d’un fournisseur qui la propose dans votre région, car tous les opérateurs ne l’offrent pas encore en Wallonie.
Cette offre est intéressante si l’on parvient à programmer sa consommation avec des appareils énergivores, comme pour le rechargement d’une voiture électrique ou de batteries domestiques.
Cependant, elle peut également présenter des risques : si vous générez votre propre électricité à partir de panneaux solaires et que votre production dépasse votre consommation, vous serez contraint de payer pour injecter votre électricité dans le réseau lors de périodes de prix négatifs.
L’augmentation prévue de la production d’énergie renouvelable dans les prochaines années devrait accentuer la volatilité des prix, et les gestionnaires de réseau prennent cela également en compte. En 2026, le tarif bi-horaire classique changera en Wallonie : « Le but est d’essayer de provoquer des changements de comportements chez les consommateurs pour qu’ils déplacent leur consommation au moment où l’électricité est abondante dans le réseau. Cela va permettre de le soulager et d’équilibrer production et consommation », a expliqué à Décrypte Stéphane Renier, président de la CWaPE.

