Service national : appel au président Tebboune sur le sort d’une génération
Des milliers de jeunes Algériens approchent ou ont déjà franchi la barre des 30 ans, sans jamais avoir régularisé leur situation vis-à-vis du service national. Dans une lettre datée du 24 décembre 2025, le député Mechri Omar a saisi le président Tebboune pour solliciter l’émission d’un décret présidentiel accordant une exemption au service national aux jeunes Algériens nés en 1995 et 1996, non incorporés jusque-là.
Des milliers de jeunes Algériens atteignent ou ont déjà dépassé l’âge de 30 ans sans avoir régularisé leur situation vis-à-vis du service national. Cette réalité administrative est devenue, avec le temps, un véritable obstacle social et professionnel. Dans une correspondance officielle adressée au président de la République, un député de l’Assemblée populaire nationale relance le débat et demande une solution politique claire pour les personnes concernées.
Dans une lettre datée du 24 décembre 2025, le député Mechri Omar, élu de la wilaya d’El Bayadh, a saisi le président Tebboune en tant que chef suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale.
L’objet de cette lettre est clair : demander l’émission d’un décret présidentiel accordant une exemption du service national aux jeunes Algériens nés en 1995 et 1996, qui n’ont pas encore été incorporés.
Le parlementaire précise que cette démarche vise une catégorie bien définie. Ces citoyens, aujourd’hui trentenaires, incluent une partie de diplômés universitaires ou de personnes ayant suivi des formations supérieures, mais se retrouvent entravés par leur situation administrative.
Contrairement à certaines idées reçues, la lettre souligne que l’absence de service national n’est pas due à un refus délibéré ou à une volonté de contourner la loi. Selon le député, plusieurs facteurs expliquent ces parcours interrompus :
– Des conditions sociales, sanitaires ou familiales complexes
– Des retards dans le cursus universitaire, souvent dus à des réformes pédagogiques
– Des situations administratives restées en suspens au fil des années
« Cette catégorie de jeunes ne s’est pas soustraite au service national par esprit de fuite », précise le document, soulignant des circonstances indépendantes de leur volonté.
Avec le temps, cette situation est devenue un obstacle majeur à l’insertion professionnelle. Le député mentionne des conséquences concrètes et durables :
– Exclusion de nombreuses opportunités d’emploi
– Impossibilité de participer à certains concours administratifs
– Difficultés liées au déplacement et au voyage
– Restrictions d’accès à plusieurs droits civiques et sociaux
En d’autres termes, l’absence de régularisation du service national impacte directement la vie quotidienne et l’avenir de ces citoyens, qui restent en marge du marché du travail malgré leurs compétences.
Dans sa lettre, l’élu remet la question dans une perspective plus large. Il rappelle que ces jeunes représentent une ressource humaine importante pour l’Algérie, en particulier dans un contexte où les pouvoirs publics insistent sur l’intégration des jeunes dans le développement économique et social.
Le texte souligne la nécessité de leur offrir une seconde chance administrative, afin de leur permettre de régulariser leur situation juridique et de s’intégrer pleinement dans la vie professionnelle, contribuant ainsi au développement national.
Une approche jugée cohérente avec les orientations officielles en matière d’emploi, de jeunesse et de cohésion sociale.
La demande est explicite : un décret présidentiel d’exemption du service national pour les jeunes nés en 1995 et 1996, qui n’ont pas été incorporés. Une mesure qui permettrait, selon le député, de tourner définitivement la page de cette question et de réintégrer ces citoyens dans le circuit légal et professionnel.
La correspondance se termine par un appel au sens des responsabilités et à l’intérêt général, sans remettre en cause le principe du service national, mais en soulignant la nécessité d’un traitement adapté à cette situation particulière.

