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« Petites pauses entre les plats : conseils d’une experte pour les fêtes »

Chaque année, une personne tombe malade lors des réveillons du 25 décembre ou du 1er janvier, souvent en raison de repas trop copieux. Eva Vacheau, scientifique biologiste, souligne qu’un repas normal et équilibré, ainsi que des pauses de 15 à 20 minutes entre les plats, peuvent aider à mieux gérer la digestion lors des festivités.

Chaque année, c’est la même histoire. Lors des réveillons, une personne finit souvent par tomber malade. Pas en raison de la qualité des huîtres, mais à cause de celui ou celle qui a peut-être trop abusé des plats d’entrée, du plat principal ou du dessert. Qui a enchaîné les coupes de champagne ou s’est rué(e) sur les apéritifs, négligeant la générosité de ce repas. En résumé, il y a toujours quelqu’un qui se retrouve alité le 25 décembre ou le 1er janvier, gâchant un peu les réjouissances à venir.

Il ne s’agit pas de pointer du doigt quiconque. Cependant, afin de prévenir plutôt que guérir, nous avons sollicité les conseils d’une experte pour éviter ces désagréments. Eva Vacheau, scientifique et biologiste, diplômée d’une école d’ingénieurs en nutrition, a accepté de partager ses recommandations. Voici ses conseils pour profiter d’un repas serein et d’un lendemain plus agréable.

On ne jeûne pas le jour J

Comment se préparer pour les fameux repas de réveillon ? Certains se gavant de raclettes et autres plats riches, tandis que d’autres choisissent de jeûner pour profiter pleinement des mets festifs. Dans les deux cas, c’est une idée (très) mauvaise. « Les deux extrêmes sont contre-productifs », selon la spécialiste en nutrition.

Avant le grand jour, il est préférable d’avoir « un repas normal et équilibré » comportant des protéines, des légumes et un léger apport en féculents. « L’idée n’est pas de préparer son estomac, mais simplement de maintenir un rythme alimentaire stable pour que la faim et la satiété restent bien régulées », ajoute-t-elle.

On mise sur un apéro festif mais léger

L’apéritif marque le début des festivités. On ouvre le champagne – ou le Champomy – et on se régale avec les délices posés sur la table. Cela pourrait sembler une bonne idée, mais il faut garder en tête la quantité de nourriture à venir. Il est possible de ne pas se priver, tout en choisissant des options plus digestes. La spécialiste recommande par exemple de remplacer les feuilletés par des coquillages et fruits de mer, comme les crevettes, les bulots ou les huîtres. « C’est très léger, riche en minéraux, et cela rassasie sans alourdir », précise-t-elle.

Les amandes, noisettes et olives sont également de bons choix pour l’apéro, de même que les crudités – carottes, concombres, radis – que l’on peut tremper dans un houmous de pois chiches, un tzatziki ou un écrasé d’avocat. Pour ceux qui souhaitent des toasts traditionnels, il est conseillé de privilégier du pain nordique, du pain complet au levain ou du pain de seigle. « Ce sont des pains plus riches en fibres et avec un index glycémique plus bas ». Ils peuvent être garnis de saumon fumé sauvage, de truite fumée ou d’œufs de truite ou de lompe. « C’est meilleur et beaucoup plus digeste que les versions très grasses habituelles ».

On lève le pied sur l’alcool (on essaie)

Les champagnes, vins et autres alcools font souvent partie des réveillons de Noël et du Nouvel An, tout comme la gueule de bois du lendemain. « Ce n’est pas un verre qui pose problème, mais la quantité et l’enchaînement », rappelle Eva Vacheau. Les risques à court terme incluent la déshydratation, les vertiges, les troubles du sommeil, mais surtout la crise de foie. Pour éviter ces inconforts, elle recommande d’alterner, au minimum, un verre d’alcool avec un verre d’eau plate ou pétillante. Cela aidera à limiter la déshydratation et la charge pour le foie.

Cependant, il n’est pas toujours facile de résister à la tentation. Les lendemains peuvent s’avérer (très) difficiles. « Pour aider l’organisme, on peut boire beaucoup d’eau, une tisane citron – gingembre – menthe ou une tisane de romarin, et si nécessaire, prendre une ampoule de Desmodium ou de chardon-Marie pour soutenir le foie », conseille l’experte.

On fait des pauses (quitte à finir encore plus tard)

Il est bien connu que les horaires du dîner peuvent influencer la digestion, mais il ne s’agit pas de stopper les festivités à 21h. Ce qui peut être bénéfique, en revanche, c’est de faire des pauses entre les plats, notamment entre l’entrée et le plat principal. « Une pause de 15 à 20 minutes permet au système digestif d’assimiler une partie du repas et évite de se sentir ‘trop plein’ d’un coup », estime la biologiste. Elle suggère de profiter de cette pause pour boire un verre d’eau pétillante avec du citron et une feuille de menthe « pour relancer la digestion ».

Enfin, faire une marche de 10 minutes après le repas peut aider « à faire baisser la glycémie et relancer la digestion en douceur ». Tout dépendra bien sûr de l’heure à laquelle les festivités se terminent – et de l’état dans lequel vous vous trouverez à ce moment-là.