Thierry Breton : « De l’intimidation »… Macron ne supporte pas les sanctions américaines
Emmanuel Macron et plusieurs membres de la classe politique française ont condamné mercredi la décision de l’administration Trump d’interdire de séjour l’ancien commissaire européen Thierry Breton et quatre autres personnalités européennes. Le ministre de l’Economie, Roland Lescure, a souligné que ce cadre européen « a été adopté démocratiquement » et « s’inscrit strictement dans le champ de compétence européen et ne vise aucun pays tiers ».
Emmanuel Macron, ainsi que la plupart des membres de la classe politique française, à l’exception de certaines voix au Rassemblement National (RN), ont condamné mercredi la décision de l’administration Trump d’interdire de séjour à l’ancien commissaire européen Thierry Breton et à quatre autres personnalités européennes. Cette mesure a été perçue comme une violation de la souveraineté européenne.
« Ces mesures relèvent de l’intimidation et de la coercition à l’encontre de la souveraineté numérique européenne », a déclaré le président français sur X, s’engageant à défendre « notre autonomie réglementaire ». Mardi, l’administration Trump a annoncé des sanctions sous la forme d’une interdiction de séjour aux États-Unis contre cinq personnalités européennes impliquées dans la régulation stricte des plateformes numériques et la lutte contre la désinformation en ligne, parmi lesquelles figure Thierry Breton. Ce dernier a lui-même parlé d’un « vent de maccarthysme ».
Le Français, commissaire au Marché intérieur de 2019 à 2024, avait été à l’origine de la directive européenne sur les services numériques (DSA), qui impose aux plateformes des régulations telles que le signalement de contenus problématiques, considérées par les États-Unis comme une atteinte à la liberté d’expression.
Ce cadre européen, qui « a été adopté démocratiquement », « s’inscrit strictement dans le champ de compétence européen et ne vise aucun pays tiers », a rappelé le ministre de l’Économie, Roland Lescure, sur le réseau Bluesky, concurrent de X.
Plusieurs eurodéputés français ont également réagi. « Nous ne sommes pas une colonie des États-Unis ! Nous sommes Européens, nous devons défendre nos lois, nos principes, nos intérêts », a affirmé le social-démocrate Raphaël Glucksmann sur X.
Le leader du parti Renaissance, Gabriel Attal, a questionné son homologue du RN, Jordan Bardella. Au RN, dont le discours est souvent anti-UE et peu critique envers Donald Trump, les opinions étaient variées. « L’administration Trump non seulement se trompe sur le fond, mais se trompe sur l’image qu’elle renvoie des États-Unis au monde entier », a critiqué le vice-président du parti, Sébastien Chenu, sur RTL.
Cependant, deux eurodéputées RN ont exprimé une certaine compréhension de la décision américaine. « Thierry Breton avait menacé [en 2024] le propriétaire du réseau social de (faire) respecter les réglementations de l’UE. Un visa enlevé un an et demi après, ils ont fait preuve de beaucoup de patience ! », a commenté l’eurodéputée RN Virginie Joron, faisant référence aux tensions entre Elon Musk et l’UE.

