Zahra Tabari, militante iranienne, risque une exécution imminente.
Plus de 400 figures féminines, dont quatre prix Nobel, ont réclamé mardi à Téhéran la libération « immédiate » de Zahra Tabari, condamnée à mort en octobre dernier à l’issue d’un « simulacre de procès de dix minutes ». Selon l’organisation Iran Human Rights, les autorités iraniennes ont exécuté plus de 40 femmes cette année.
Elle se trouve en danger de mort dans une prison en Iran. Plus de 400 femmes de renom, dont quatre prix Nobel et plusieurs anciennes dirigeantes, ont demandé mardi à Téhéran la « libération immédiate » de Zahra Tabari, ingénieure et militante iranienne, redoutant une exécution imminente.
Zahra Tabari, âgée de 67 ans et mère, a été condamnée à mort en octobre dernier, suite à un « simulacre de procès de dix minutes » qui s’est tenu par visioconférence, sans la présence de son avocat, selon cette lettre.
Le document précise que la militante encourt la peine de mort « pour avoir brandi une banderole portant l’inscription « Femme, Résistance, Liberté » », en grande partie dérivée du slogan « Femme, Vie, Liberté » qui a gagné en popularité durant les manifestations de 2022.
Rédigé par l’association londonienne « Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran », le courrier a recueilli les signatures d’anciennes présidents de la Suisse et de l’Équateur, ainsi que d’anciennes Premières ministres de Finlande, du Pérou, de Pologne et d’Ukraine.
« Nous exigeons la libération immédiate de Zahra et appelons les gouvernements du monde entier à se solidariser avec les femmes iraniennes dans leur lutte pour la démocratie, l’égalité et la liberté », souligne la lettre, également signée par des magistrates, diplomates, parlementaires et des personnalités comme la philosophe française Elisabeth Badinter.
Les médias iraniens officiels n’ont pas évoqué son cas ni confirmé sa condamnation à mort, mais un groupe de huit experts indépendants des Nations unies a confirmé mardi cette condamnation, basée uniquement sur la banderole et un message audio non publié. Ils ont exigé que l’Iran « suspende immédiatement » l’exécution.
Ces experts, désignés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais n’agissant pas au nom de cette instance, ont rappelé que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Iran, restreint en principe le recours à la peine de mort aux « crimes les plus graves ». Toutefois, « cette affaire ne comporte aucun meurtre intentionnel et présente de nombreuses irrégularités de procédure », ont-ils expliqué, affirmant que « l’exécution de Zahra Tabari dans ces circonstances constituerait une exécution arbitraire ».
D’après l’organisation Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège, les autorités iraniennes ont exécuté plus de 40 femmes en 2023.
Le courrier de soutien des 400 personnalités féminines précise également que Zahra Tabari est accusée de collaboration avec l’organisation d’opposition Moudjahidines du peuple (MEK), interdite en Iran. La MEK a indiqué à l’AFP qu’elle comptait parmi les 18 militants actuellement condamnés à mort en Iran pour leur affiliation au groupe.

