Watch party et franc-parler : présentation de Lyas, créateur disruptif.
Elias Medini, plus connu sous le pseudonyme Lyas, a été nommé « Créateur de contenu de l’année 2025 » par Models.com. Les Watch Parties, initiées par Lyas, se tiennent à La Caserne du 29 septembre au 6 octobre 2025, à l’occasion de la Fashion Week de Paris.

Le titre de « Créateur de contenu de l’année 2025 » a été attribué à Elias Medini, connu sous le nom de Lyas, par le site Models.com. Chaque année, l’industrie de la mode, ainsi que le public, sont appelés à voter pour récompenser ceux qui ont marqué l’univers du mannequinat, du street style ou des réseaux sociaux. Si Olandria Carthen a été élue créatrice de contenu de l’année par les lecteurs, Lyas a reçu les votes de l’ensemble de l’industrie, devançant largement ses concurrents. Une ironie, voire une absurdité, quand on se penche sur le début de son parcours.
La carrière que Lyas a envisagée en quittant Rouen pour rejoindre le monde très fermé de la mode parisienne n’est sans doute pas celle qu’il a vécue. Souhaitant marquer son entrée par la grande porte, Lyas se confronte à un univers bien trop poli, qui n’a pas l’habitude d’être remis en question, encore moins critiqué.
Bien installé aux premiers rangs des défilés, qui lui permettent d’interpréter chaque collection, Lyas subit une critique mal accueillie par la maison Dior. En conséquence, il n’est pas invité à découvrir la première collection Dior Homme par Jonathan Anderson en juin 2025, le défilé le plus attendu de la saison. Ce mépris, que le jeune homme balaye d’un revers de la main.
Des contre-soirées aux airs de Ligue des champions
Ce bannissement imposé n’a pas été du goût du critique de mode. « J’étais triste et je me suis dit : « Qu’est-ce que je vais faire ? Le regarder chez moi à la télévision ou dans le métro sur mon téléphone ? » », a-t-il déclaré au New York Times. Finalement, c’est dans un bar, le Saint-Denis, qu’il décide de visionner la première collection du jeune créateur. Mais pas tout seul. Grâce à son audace (et à un message sur les réseaux sociaux), il attire plusieurs centaines de personnes pour partager ce moment devenu emblématique de l’histoire de la mode. Ainsi, les Watch Party voient le jour, la première d’une (très) longue série.
Pour ceux qui auraient raté ce phénomène (et vécu dans une cave en 2025), les Watch Parties sont des événements festifs ressemblant à des soirées de Ligue des champions. L’idée est de profiter d’un défilé, en couple ou entre amis, sur écran géant, en le commentant. Aucune invitation, inscription ou liste n’est requise, il suffit de se présenter à l’endroit indiqué. De quoi attirer les foudres de l’univers rigide de la mode ? Pas du tout. « Jonathan Anderson m’a écrit « it is very very very smart ». Une semaine plus tard, nous nous sommes rencontrés et il m’a offert un sac Dior, un échantillon de la collection, unique au monde, pour me remercier », a partagé Lyas dans les colonnes d’Elle.
Dépoussiérer un secteur trop lisse et guindé
Le directeur artistique de Dior n’est pas le seul à saluer l’audace de Lyas. Le New York Times lui a consacré un article, tout comme le magazine Vogue, entre autres. Le phénomène étant tel que l’industrie de la mode lui ouvre grandes ses portes, et ses Watch Parties deviennent une véritable institution. C’est d’ailleurs à La Caserne, un lieu emblématique de la mode, que se déroulent les prochaines, du 29 septembre au 6 octobre 2025, pendant la Fashion Week de Paris. C’est l’une des plus observées en raison des changements importants parmi les créateurs qui l’ont précédée. Des milliers d’amateurs de mode viennent assister aux défilés en direct sur grand écran.
Ce n’est pas la première fois que la mode s’ouvre au grand public, en référence au Balmain Festival d’Olivier Rousteing, mais cette fois l’accès se fait sans aucun sésame. En outre, Lyas a réussi à contribuer à la démocratisation d’un secteur souvent replié sur lui-même, tout en en bousculant les codes, en lui redonnant un peu de légèreté. Cela se constate à travers ses Watch Parties, mais aussi à travers ses critiques sincères et authentiques. Ces commentaires sans détours sont rares dans un domaine où les échantillons pullulent et les opinions sont parfois restreintes.
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Actuellement, c’est l’industrie elle-même qui élève Lyas au rang de créateur de contenu de l’année. Une preuve que critiquer le monde de la mode n’est désormais plus un risque d’être oublié. Ce tour de force est bien maîtrisé par ce critique et commentateur, qui excelle dans cet exercice. Le phénomène est tel que Madonna elle-même l’a invité chez elle, à New York, pour analyser et commenter sa garde-robe. Cela fait partie des raisons qui incitent à suivre les quelque 400.000 abonnés de son compte Instagram et à observer de près son ascension rapide. Ce n’est que le début.

