Ces relous ne trouvent jamais d’idées de cadeaux pour Noël
Noël approche et certains membres de la famille de Thomas sont inconnus à Camille, qui organise le repas pour la première fois dans leur nouvelle maison dans les Ardennes. Une étude de la société de courtage Ymanci révèle que six Français sur dix ont déjà eu peur qu’un cadeau offert à Noël ne paraisse « pas assez cher ».
Ce couple d’amis qui fait tout ensemble. Ce collègue qui vous juge parce que vous n’avez pas vu un film « culte ». Les usagers du métro qui montent dans une rame bondée avec leur sac à dos… sur le dos.
L’idée de départ est claire : s’intéresser à ces petits gestes « relous » qui nous irritent au quotidien. À ce « sentiment de toute-puissance qui nous fait dire “si je ne le fais pas, l’autre le fera, donc autant le faire moi” », comme l’exprime le psychologue Robert Zuili, auteur du *Pouvoir des liens* (éd. Mango). Ces comportements agaçants nous concernent tous. En effet, nous sommes tous le relou de quelqu’un. Et à l’approche de Noël, nous nous concentrons aujourd’hui sur celles et ceux qui n’ont jamais d’idée de cadeaux à se faire.
Noël approche. Les enfants sont blottis sous un plaid devant *Maman j’ai raté l’avion*. Les grands-parents débattent pour savoir si le repas comprendra de la dinde ou du chapon (quelle est la différence, d’ailleurs ?). Les premiers flocons de neige sont sur le point d’apparaître. Tous les éléments sont réunis pour que la magie des fêtes opère. Tout, sauf que vous réalisez que vous n’avez pas encore acheté de cadeaux pour tout le monde. Et ceux qui manquent ne vous ont donné aucune idée.
Votre père qui « a déjà tout », votre tante râleuse, un oncle invité à la dernière minute ou la nouvelle petite amie de votre frère… Il est difficile d’être inspiré pour tout ce monde. La question inévitable se pose : « Qu’est-ce qui te ferait plaisir pour Noël ? » Cependant, la réponse est souvent identique : « Je ne sais pas. » Et c’est agaçant.
Cela augmente la fameuse « charge mentale » et surtout, on a l’impression de gaspiller de l’argent. Cette année, Camille et Thomas* accueillent pour la première fois Noël dans leur nouvelle maison dans les Ardennes. Fraîchement propriétaires, Camille souhaite faire plaisir à son conjoint en réunissant toute sa belle-famille pour réveillonner.
Petit contretemps : certains membres de la famille lui sont inconnus. « La famille de Thomas habite dans le Sud et nous dans le Nord, donc il y a certains frères et sœurs que je n’ai encore jamais rencontrés », raconte la jeune femme d’une vingtaine d’années. Pour ne pas commettre d’impair, elle a d’abord espéré pouvoir compter sur les suggestions de son conjoint… « Mais lui aussi est incapable de m’en donner », déplore-t-elle.
Camille a alors proposé l’idée de « listes de cadeaux » que chacun pourrait leur envoyer pour éviter de « tomber dans le cliché et offrir un énième coffret beauté ou une énième carte-cadeau ». Cependant, autre problème : personne n’a pris le temps de les fournir. « C’est assez agaçant de se retrouver avec cette charge mentale », se plaint la jeune femme qui doit déjà organiser le repas pour une quinzaine de personnes. « Si en plus je dois dépenser de l’argent pour des cadeaux qui feront moyennement plaisir… ».
Pourquoi ont-ils tous cette attitude à ne pas saisir l’occasion de recevoir des cadeaux ? Aurélien a fêté son 24e anniversaire il y a à peine trois semaines. Chaque année, c’est le même refrain : « J’ai épuisé toutes mes idées cadeaux – déjà peu nombreuses – pour mon anniversaire », donc à l’approche des fêtes, c’est le trou noir. « Je n’ai pas besoin de quelque chose en particulier. Et surtout, je ne veux pas imposer de cadeaux trop coûteux à mes proches, un rien me fait plaisir », confie-t-il, affirmant ne pas « accorder une grande importance » aux cadeaux en général.
Un constat similaire pour Julien, 33 ans, qui préfère « l’effet surprise » aux listes de cadeaux. « Je suis assez gêné à l’idée de demander réellement ce dont j’ai besoin », explique-t-il. « Chaque année, c’est un vrai casse-tête. Je préférerais largement que l’on se concentre sur le moment passé ensemble plutôt que sur la recherche d’idées de cadeaux. Acheter pour acheter, ça ne sert à rien ! »
En interrogeant quelqu’un sur ce qu’il souhaite recevoir, on évite non seulement une faute de goût. Cela permet à certains de ne pas se sentir jugés sur leur choix de cadeaux. Selon une étude de la société de courtage Ymanci, six Français sur dix craignent qu’un cadeau offert à Noël ne soit « pas assez cher ».
Une seconde étude menée par Cofidis en octobre révèle qu’en moyenne, un Français achète neuf cadeaux de Noël par an, et 13 % voient Noël comme une corvée.
Quelle est la solution pour faire comprendre à une personne qu’elle est relou ? À la prochaine personne qui vous dira « je n’ai besoin de rien », prenez sa réponse au pied de la lettre, cela fera baisser votre moyenne à 8 cadeaux par Noël.
Pour ceux qui s’exclament « Je veux juste de l’amour » (eux sont encore plus relous), regardez-les dans les yeux et répondez : « Ah mince, je ne savais pas que ça n’allait pas en ce moment. » Ils trouveront la situation plus gênante que de vous donner une idée de cadeau.
* Les prénoms ont été modifiés.

