Deuxième Conférence Ministérielle Russie-Afrique au Caire : Tunisie et partenariat durable
Mohamed Ali Nafti a souligné, lors de la deuxième Conférence ministérielle du forum de partenariat Russie–Afrique, tenue au Caire les 19 et 20 décembre 2025, la nécessité de conjuguer les efforts entre le continent africain et la Russie dans le cadre d’un partenariat global et durable. Il a également affirmé que la Tunisie est déterminée à poursuivre ses actions en coopération et en coordination avec les pays africains frères afin de diversifier les partenariats internationaux.
Mohamed Ali Nafti a proposé d’établir une nouvelle coopération entre le groupe africain et d’autres regroupements régionaux où la Russie joue un rôle clé, comme l’Union économique eurasiatique.
Le ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ali Nafti, a souligné, dans son discours lors de la deuxième Conférence ministérielle du forum de partenariat Russie–Afrique, qui s’est tenue au Caire les 19 et 20 décembre 2025, que le contexte régional et international complexe, marqué par l’aggravation et l’enchevêtrement des crises, confirme la nécessité de combiner les efforts, notamment entre notre continent africain et la Russie, dans le cadre d’un partenariat qui doit être global et durable, au service de l’intérêt commun.
Ce partenariat repose sur des valeurs de solidarité, de dialogue constructif, de respect mutuel, de souveraineté nationale, de non-ingérence dans les affaires intérieures des États et de partage des responsabilités, dans un esprit de complémentarité entre nos pays, conformément à leurs orientations futures, à leurs priorités et à leurs besoins en matière de développement.
Selon un communiqué du ministère publié hier, le chef de la diplomatie a affirmé que la Tunisie, fière de son ancrage et de son appartenance à l’Afrique, ainsi que de ses contributions historiques face aux différents défis du continent à tous les niveaux, est engagée aux côtés de ses frères africains dans la lutte contre le colonialisme et la discrimination raciale, ainsi que dans tous les efforts visant à soutenir et à préserver la paix et la sécurité sur le continent.
La Tunisie, a-t-il souligné, est déterminée à poursuivre ses actions en coopération et en coordination avec les pays africains frères afin de diversifier les partenariats internationaux, tant au niveau bilatéral que multilatéral. Elle tient également à contribuer à tout ce qui est de nature à favoriser la stabilité de l’Afrique et son développement économique.
Le ministre a estimé que cette conférence offre une occasion propice pour évaluer les progrès réalisés depuis la première édition, tenue à Sotchi en novembre 2024, concernant les différents projets et initiatives inscrits dans le Plan d’action du forum Russie–Afrique. Ce plan nécessite la mise en place de mécanismes appropriés capables d’assurer son financement afin de garantir une mise en œuvre concrète sur le terrain.
Dans ce contexte, il a proposé d’instaurer une nouvelle coopération entre le groupe africain et d’autres regroupements régionaux dans lesquels la Russie joue un rôle central, à l’instar de l’Union économique eurasiatique. Vu les immenses potentialités dont disposent le continent africain et la Russie, et afin que cette rencontre ministérielle joue pleinement son rôle dans la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et des objectifs de développement durable des Nations unies à l’horizon 2030, Nafti a invité la partie russe à développer davantage ses échanges commerciaux avec les pays du continent et à accroître ses investissements en Afrique, notamment dans les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des énergies renouvelables. Cela contribuerait à renforcer l’intégration économique, à promouvoir un développement global et à soutenir les efforts des pays africains visant à réussir la triple transition énergétique, écologique et numérique.
Le ministre a également souligné que notre continent africain est « le continent du présent et de l’avenir », compte tenu de l’abondance de ses richesses naturelles et de l’importance de ses ressources humaines, ce qui l’a placé au cœur des intérêts du monde. Il a précisé que l’Afrique « que nous voulons » doit posséder une voix unifiée et influente sur la scène internationale, en tant que partenaire fort et actif, dans le cadre d’un ordre international plus juste et plus équilibré.
À cette occasion, il a réaffirmé le soutien total de la Tunisie à la sécurité et à la stabilité du Soudan, dans le respect de sa souveraineté, de son unité et de l’intégrité de son territoire, afin de mettre fin aux souffrances de son peuple. Il a également exprimé l’espoir de voir tous les frères libyens parvenir à un règlement politique consensuel, prenant en compte l’intérêt du peuple libyen et répondant à ses aspirations en matière de sécurité, de stabilité et de développement, sur la base d’un dialogue libyco-libyen sous l’égide des Nations unies. À cet égard, il a salué les résultats du mécanisme de concertation tripartite entre la Tunisie, l’Égypte et l’Algérie, en tant qu’outil de coordination des efforts et d’harmonisation des positions, garantissant la préservation de l’unité de la Libye et de l’intégrité de son territoire.
Dans un esprit de solidarité africaine et russo-africaine avec les causes humanitaires justes à travers le monde, le chef de la diplomatie a réitéré le soutien constant de la Tunisie au peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits légitimes et imprescriptibles, au premier rang desquels figure le droit à l’établissement de son État indépendant, pleinement souverain, sur l’ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods Al-Charif pour capitale.
En marge de leur participation à cette conférence, les ministres des Affaires étrangères et les chefs de délégation ont été reçus par le président de la République Arabe d’Égypte, Abdel Fattah Al-Sissi.

