Attentat antisémite à Sydney : une minute de silence une semaine après les tirs.
L’Australie a observé une minute de silence et a allumé des bougies en mémoire des quinze victimes de la tuerie antisémite survenue lors d’un rassemblement pour la fête juive de Hanouka sur la plage de Bondi. Le Premier ministre a annoncé un audit du fonctionnement de la police et du renseignement après l’attentat, soulignant que « l’atrocité inspirée par l’Etat islamique (EI) dimanche dernier montre l’évolution rapide du contexte de sécurité dans notre pays ».
« La lumière contre les ténèbres ». Suite à la tuerie antisémite perpétrée par deux hommes lors d’un rassemblement pour la fête juive de Hanouka sur la plage de Bondi, l’Australie s’est recueillie ce dimanche, une semaine après les premiers tirs signalés à 18h47, heure locale.
Des pubs animés des grandes villes aux villages ruraux calmes, de nombreux Australiens ont observé une minute de silence et allumé des bougies, posées sur le rebord des fenêtres, en réponse à l’appel des autorités. Les drapeaux ont également été mis en berne à travers le pays, y compris sur le pont du port de Sydney, en hommage aux quinze victimes et aux dizaines de blessés.
Au-dessus de la plage endeuillée, un petit avion a survolé et diffusé un message de solidarité envers « notre communauté juive ». « Nous sommes ici ensemble », a déclaré Roslyn Fishall, membre de la communauté juive de Sydney. « Tournez-vous vers des inconnus et prenez-les dans vos bras. Faisons la paix ensemble », a-t-elle lancé depuis un mémorial improvisé sur la plage de Bondi.
Vendredi, des centaines de surfeurs et nageurs se sont rassemblés pour rendre hommage, formant un grand cercle dans les vagues. Samedi, des sauveteurs en mer ont également observé trois minutes de silence.
Le Premier ministre a annoncé dimanche avoir ordonné un audit du fonctionnement de la police et des services de renseignement après l’attentat « pour protéger les Australiens ». « L’atrocité inspirée par l’État islamique (EI) dimanche dernier montre l’évolution rapide du contexte de sécurité dans notre pays », a-t-il déclaré. « Nos agences de sécurité doivent être en mesure d’y répondre de la meilleure façon possible. » Le gouvernement prévoit également un renforcement des lois contre l’extrémisme et sur la détention d’armes.
Les suspects sont un père et son fils : Sajid Akram, 50 ans, originaire d’Inde, entré en Australie avec un visa en 1998, abattu sur les lieux, et Naveed Akram, né sur le sol australien il y a vingt-quatre ans, gravement blessé par la police et hospitalisé sous forte surveillance. Il a été inculpé pour terrorisme et 15 meurtres.
Ce dernier avait été interrogé par le renseignement australien en 2019 pour une éventuelle radicalisation, mais les autorités n’avaient pas jugé qu’il constituait une menace. Son père avait également été interrogé, mais avait réussi à obtenir un permis de port d’armes lui permettant de posséder six fusils.
Une équipe d’enquêteurs de la police et des renseignements enquête désormais sur les déplacements et les contacts des deux suspects, notamment sur un voyage qu’ils ont effectué dans le sud des Philippines quelques semaines avant l’attaque.
« Nous allons identifier les méthodes, les moyens et les connexions de ces criminels présumés afin de déterminer avec qui ils ont communiqué avant l’attaque », a déclaré Krissy Barrett, la cheffe de la police fédérale australienne.
Interrogé dimanche sur la possibilité d’éviter l’attaque, Chris Minns, le Premier ministre des Nouvelle-Galles du Sud, où se situe Sydney, a répondu : « Je ne sais pas. C’est quelque chose qui m’empêche de dormir la nuit et qui me préoccupe beaucoup ».
La tuerie a poussé le pays à reconsidérer sa politique de lutte contre l’antisémitisme, révélant un échec à protéger les Juifs australiens. De nombreux membres de la communauté juive ont critiqué le gouvernement travailliste, estimant que leurs alertes sur la montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre n’avaient pas été prises en compte.

