L’homme qui plante les baobabs de Michel K. Zongo : un documentaire qui ne fait pas d’impact
El Haj Salifou Ouedraogo, octogénaire, plante depuis 50 ans des baobabs dans son village situé à l’ouest du Burkina Faso. Le film a été projeté dans le cadre de la compétition des longs métrages documentaires au Théâtre des régions à la Cité de la culture.
Un documentaire sur la plantation d’arbres qui peine à convaincre
La Presse — El Haj Salifou Ouedraogo, âgé de quatre-vingts ans, consacre sa vie à planter des baobabs dans son village, situé à l’ouest du Burkina Faso, depuis 50 ans.
Plus de 4600 arbres sont visibles à l’infini. Sa vie entière est dédiée à la préservation de ces arbres millénaires, en danger d’extinction dans la savane africaine, qui pourraient disparaître définitivement d’ici une trentaine d’années, surtout avec le départ des jeunes vers d’autres régions, laissant le village aux vieux, femmes et jeunes enfants.
Le film a été présenté dans le cadre de la compétition des longs métrages documentaires au Théâtre des régions à la Cité de la culture.
En 1974, la région a connu une sécheresse sans précédent, rendant la terre impraticable et rendant impossible toute plantation.
Les agriculteurs, incapables de cultiver pour leur subsistance, ont brûlé les forêts de baobabs pour agrandir leurs terres cultivables.
Le baobab est une richesse en Afrique, symbole de spiritualité. Il est utilisé pour la construction, la fabrication de textiles, d’huile et d’une boisson semblable au café.
Le documentaire se présente plutôt comme un manuel sur la plantation de baobabs.
Il met principalement en avant Ouedraogo, qui s’exprime vraisemblablement en Dioula, langue régionale.
Il décrit la capacité du baobab à survivre malgré un tronc évidé servant à conserver l’eau.
Le duramen, partie centrale, est le squelette rigide de l’arbre, lui conférant des capacités de régénération exceptionnelles.
Malgré un texte poétique célébrant l’arbre, la réalisation reste basique.
Le réalisateur aborde la plantation d’arbres avec une perspective anthropologique plutôt que celle d’un artiste créatif.
La caméra est presque immobile, sans variation de plans.
Un enfant accompagnant Ouedraogo lance parfois des regards vers la caméra, indiquant un manque de préparation préalable.
Peut-on réellement parler d’un film sur ce document célébrant le baobab ? L’idée est intéressante, mais son exécution laisse à désirer.
Bien qu’appuyé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le film traîne en longueur, avec des scènes répétitives et peu significatives.
On peut se demander s’il mérite réellement sa place dans la compétition.

