Sport

Groupama-FDJ : Marc Madiot ne reste pas après près de 30 ans

Marc Madiot quitte ses fonctions de manager général de l’équipe Groupama-FDJ, fondée en 1997 sous le nom de La Française des Jeux, et passe le relais à son adjoint Thierry Cornec. À 67 ans, Madiot indiquera concrètement en avril qu’il deviendra président de la structure tout en continuant à participer au développement avec les partenaires.

Marc Madiot, figure emblématique du cyclisme français, met un terme à ses fonctions de manager général de l’équipe Groupama-FDJ, qu’il avait fondée en 1997 sous le nom de La Française des Jeux. Bien qu’il ne soit pas loin, il ne pourra plus crier jusqu’à en perdre sa voix dans les derniers kilomètres d’une course qu’un de ses coureurs est parti pour remporter.

« Le garant des valeurs de l’équipe »

Ce départ marque la fin d’une époque. Madiot passe le flambeau à son adjoint Thierry Cornec, dont le profil plus technique illustre les changements profonds qui touchent le cyclisme. « Il était opportun de se régénérer, d’ouvrir des portes et d’avancer. Je vais avoir 67 ans au mois d’avril. Je pense qu’il faut se tourner vers l’avenir. C’est le moment », a indiqué Madiot lors d’un entretien avec Thierry Cornec pour le journal L’Equipe et l’AFP.

Concrètement, l’ancien double vainqueur de Paris-Roubaix (1985 et 1991) « lâche le guidon » pour devenir président de la structure, un changement qui prendra effet administrativement en avril, mais qui a déjà commencé. « Marc va continuer à participer au développement avec les partenaires et sera aussi le garant des valeurs de l’équipe », a précisé son successeur, arrivé en tant que directeur général adjoint en juin 2024.

Marc Madiot honoré lors de la cérémonie des Vélos d'or, le 5 décembre 2025 à Paris.
Marc Madiot honoré lors de la cérémonie des Vélos d’or, le 5 décembre 2025 à Paris. - Adil Benayache/SIPA

« Thierry reprend tout le sportif et devient manager général de l’équipe. L’opérationnel, ce sera Thierry », a souligné Madiot, qui continuera « bien sûr » à se rendre « régulièrement » sur les courses, mais davantage dans un rôle d’ambassadeur. « Mon ambition, dit le Mayennais, est que l’équipe me survive. Si je peux donner un coup de main dans d’autres secteurs que le sportif, ça me convient bien. L’équipe est mon deuxième bébé. Je l’aime, j’ai encore envie de la chérir, mais je sais qu’elle est à majorité, qu’il faut qu’elle prenne son envol. »

« Une autre ère »

Ce changement de cap, à l’instar d’autres dirigeants historiques tels que Patrick Lefevere, Vincent Lavenu ou bientôt Jean-René Bernaudeau, représente un tournant dans un sport où les dirigeants ont traditionnellement été d’anciens coureurs. Ces figures sont progressivement remplacées par des profils plus techniques, souvent des chefs d’entreprise comme Thierry Cornec, 53 ans, qui a été responsable des ventes et directeur pendant 22 ans chez l’équipementier Mavic, puis directeur général du fabricant de cycles Lapierre.

« Quand j’ai démarré il y a 30 ans, on était une petite épicerie. On avait 18 coureurs et 12 membres d’encadrement. Je connaissais tout le monde, a raconté Madiot. Aujourd’hui, on est 120 personnes. Je signe des contrats avec des gens que je ne connais pas, que j’embauche sur un CV. On était des petits artisans. Ça devient un sport mondial tourné vers la haute technologie, la haute performance et des moyens extrêmement renforcés pour certaines équipes. »

Cette « autre ère » ne lui convient pas toujours, et certains aspects ont influencé sa décision de prendre du recul. « Quand j’ai fait signer (l’ancien coureur belge) Philippe Gilbert, j’ai pris ma voiture, je suis allé en Belgique, j’ai discuté avec le gamin, ses parents et je suis revenu avec un contrat signé. Dernièrement, il m’est arrivé d’avoir des contacts avec des cadets ou juniors qui m’ont dit : « voyez avec mon agent, Monsieur ». On n’est plus dans la même veine. »