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Lula : une intervention armée des États-Unis au Venezuela serait « une catastrophe humanitaire »

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a mis en garde samedi contre une possible « intervention armée » des Etats-Unis au Venezuela, lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu. Depuis le début d’importantes opérations militaires menées par Washington dans les Caraïbes, au moins 104 personnes ont été tuées, sans que les autorités américaines n’aient apporté de preuves de l’implication des navires dans un trafic.


« Une intervention armée au Venezuela serait une catastrophe humanitaire pour l’hémisphère sud et un précédent dangereux pour le monde. » Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a averti samedi d’un risque d’« intervention armée » des États-Unis au Venezuela, lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu, dans le sud du Brésil.

« Quatre décennies après la guerre des Malouines, le continent sud-américain est à nouveau hanté par la présence militaire d’une puissance » étrangère, a déclaré Lula à l’ouverture de ce sommet. Sa mise en garde fait suite à une interview diffusée par la chaîne NBC, où le président américain Donald Trump n’a pas écarté la possibilité d’une guerre contre le Venezuela. « Non, je ne l’exclus pas », a-t-il affirmé lors de cet échange enregistré la veille.

Volonté de médiation

Jeudi, Lula avait exprimé sa volonté de jouer un rôle de médiateur pour favoriser une « solution pacifique » entre Washington et Caracas, évoquant une éventuelle discussion avec son homologue américain afin de « éviter un conflit armé en Amérique latine ».

Les tensions actuelles s’inscrivent dans un contexte de forte pression américaine : Washington a déployé depuis l’été un important dispositif militaire dans les Caraïbes et a mené des frappes contre des embarcations présentées comme liées à des trafiquants de drogue présumés. Au moins 104 personnes ont été tuées depuis le début de ces opérations, sans que les autorités américaines n’aient fourni de preuves de l’implication des navires dans un trafic.

Donald Trump a également annoncé en début de semaine un « blocus total » contre des pétroliers sous sanctions se rendant au Venezuela ou en partance de ce pays, tout en évoquant depuis plusieurs semaines la menace d’une intervention terrestre. Les États-Unis accusent le président vénézuélien Nicolás Maduro d’être à la tête d’un réseau de trafic de drogue, accusation qu’il rejette.