France

Shein ne ferme pas son site après l’affaire des poupées sexuelles

Le tribunal judiciaire de Paris a rejeté ce vendredi la demande de l’État de blocage provisoire du site Shein en France, jugeant la mesure « disproportionnée » après le retrait volontaire des produits illicites vendus par le géant asiatique de l’e-commerce. Le tribunal a cependant rappelé « que l’exposition à des contenus à caractère pornographique pouvait avoir de graves conséquences sur l’épanouissement mental des mineurs ».


Le tribunal judiciaire de Paris a rejeté, ce vendredi, la demande de l’État de bloquer provisoirement le site Shein en France, considérant la mesure comme « disproportionnée » après le retrait volontaire des produits illicites proposés par le géant asiatique de l’e-commerce. Selon le tribunal, « la mesure de blocage complet de la plateforme Shein serait disproportionnée et porterait une atteinte injustifiée à la liberté d’entreprendre, compte-tenu de la réactivité de la société », indique un communiqué qui résume la décision.

Le tribunal a reconnu qu’il existait un « dommage grave à l’ordre public », notamment en raison de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des enfants, d’armes et de médicaments, mais a jugé que ces ventes étaient « ponctuelles ».

Dans son communiqué, le tribunal a toutefois rappelé que « l’exposition à des contenus à caractère pornographique pouvait avoir de graves conséquences sur l’épanouissement mental des mineurs, la construction de leur identité affective et la représentation qu’ils se font des rapports entre les individus et de leur sexualité ». La justice a donc formulé une « injonction » à Shein de s’abstenir de rétablir la vente de « produits sexuels pouvant caractériser un contenu à caractère pornographique, sans la mise en place de mesures de vérification d’âge ».

Le site avait été au centre d’un scandale en novembre, quelques jours avant l’ouverture de son magasin physique au BHV, à Paris. Déjà critiqué pour les conséquences écologiques, économiques et sanitaires de son modèle, qui propose un grand nombre d’articles à des prix concurrentiels tout en ne respectant pas toujours les lois et normes en vigueur, le parquet de Paris avait ouvert une enquête sur la présence de poupées à caractère pédopornographique sur la plateforme.