Enquête de la justice française sur un vol d’uranium de 160 millions d’euros au Niger
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « vol en bande organisée dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère » après la disparition de 1.000 tonnes d’uranium civil. Cet uranium, estimé à 160 millions d’euros, provient des gisements exploités par le groupe français Orano sur le site d’Arlit, au nord du Niger, jusqu’en juin dernier.
De l’uranium volé, des gisements autrefois exploités par une entreprise française au Niger, désormais nationalisés par un chef militaire, un contexte impliquant la Russie et des agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) enquêtant sur les faits… Voici un scénario digne d’un roman d’espionnage. Cependant, il ne s’agit pas de fiction, mais bien de faits réels et de suspicions. Les experts de la région expriment de vives inquiétudes quant à un éventuel transfert de cet uranium civil disparu vers le Togo, en passant par le Burkina Faso, via des zones contrôlées par Al-Qaïda.
C’est pourquoi, d’après France Info, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « vol en bande organisée dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère », suite à la disparition de 1.000 tonnes d’uranium civil. Cet uranium provenait de gisements qui étaient exploités jusqu’en juin dernier par le groupe français Orano (anciennement Areva) sur le site d’Arlit, au nord du Niger, selon la radio publique.
Les enquêteurs suspectent que cet uranium, évalué à 160 millions d’euros, ait été expédié en Russie. Rappelons qu’Orano a été exproprié par la junte qui a accédé au pouvoir en juillet 2023, et que les gisements ont été nationalisés à partir de juin, au nom « du droit légitime du pays à exploiter ses richesses », d’après les déclarations du général Abdourahamane Tiani, chef de la junte.
Bien que le Niger n’ait pas le droit de vendre ou même de transporter cet uranium, toujours selon France Info, la cargaison aurait été déplacée sous haute surveillance militaire à Niamey, la capitale du Niger, avant un transfert potentiel vers le Togo en passant par le Burkina Faso.

