France

En images : Nicolas Sarkozy face à ses affaires judiciaires nombreuses

Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison pour son implication dans le financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, ayant passé 20 jours en détention. Le 25 septembre dernier, il a été reconnu coupable d’avoir laissé ses collaborateurs rencontrer un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement occulte.


Il a été président de la République, ministre de l’Intérieur, du Budget, maire, député, député européen, chef de parti, mais jamais ministre de la Justice… Pourtant, Nicolas Sarkozy commence à bien s’immerger dans cet univers qu’il a côtoyé en série ces derniers mois, passant de plus en plus de temps au tribunal. L’ancien chef de l’État a même purgé trois semaines en prison à la Santé, fin octobre, dans le cadre du dossier sur le financement libyen, qui l’expose actuellement à un nouveau procès à cause de la rétractation mystérieuse de l’intermédiaire Ziad Takieddine.

Les affaires Bygmalion, les écoutes, les sondages de l’Élysée, le Crédit Lyonnais, Bettencourt… il est facile de s’y perdre. Pour cela, un récapitulatif est proposé dans un diaporama.

Le dernier développement a eu lieu le 17 décembre, lorsque le Parquet national financier a annoncé demander le renvoi de onze personnes, parmi lesquelles Nicolas Sarkozy, son épouse Carla Bruni-Sarkozy et « Mimi » Marchand, dans cette affaire de rétractation trompeuse de Ziad Takieddine. Cette opération, nommée « Sauver Sarko », est liée au financement libyen de sa campagne en 2007.

En 2012, Takieddine avait affirmé que les accusations sur le financement libyen étaient « la vérité ». En 2016, il s’est accusé d’avoir transporté 5 millions d’euros entre Tripoli et Paris. En 2020, il a retiré ses déclarations, pour les réitérer deux mois plus tard. C’est cette brève rétractation qui figure au centre du possible procès à venir. Sarkozy est suspecté d’« association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée » et de « recel de subornation de témoin ».

Le dossier principal de l’affaire Takieddine concerne donc le financement libyen. Le 25 septembre dernier, Nicolas Sarkozy a été reconnu coupable d’avoir permis à ses collaborateurs Claude Guéant et Brice Hortefeux de rencontrer à Tripoli un dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi pour discuter d’un financement clandestin de sa campagne présidentielle de 2007. Condamné à cinq ans de prison, il a passé 20 jours derrière les barreaux et doit être rejugé en appel à partir du 16 mars 2026.

En ce qui concerne sa campagne ratée de 2012, il a dépassé le budget autorisé pour son élection à l’Élysée. L’UMP a payé l’amende tombée à cette occasion. Une enquête a été ouverte, et il a été placé sous le statut de témoin assisté, ce qui a abouti à un non-lieu.

Par ailleurs, Sarkozy a également été condamné en 2021 dans l’affaire des « écoutes », pour avoir tenté d’obtenir des informations sur le dossier Bettencourt auprès d’un magistrat à la Cour de cassation, contre des faveurs concernant un poste à Monaco. Il a écopé d’un an de prison ferme sous bracelet électronique, peine confirmée en appel en 2023 et en cassation en 2024.

Dans l’affaire Bettencourt, il a été soupçonné d’avoir profité de la dégradation de la santé de l’héritière du groupe L’Oréal pour obtenir de l’argent. Il a été brièvement mis en examen en 2013 pour abus de faiblesse avant que l’affaire ne se solde par un non-lieu.

Un autre dossier qui a attiré l’attention est celui des sondages à l’Élysée, pendant son mandat (2007-2012). La justice soupçonne que des contrats pour des sondages ont été signés sans appel d’offres public, mais Sarkozy n’a pas été inquiété en raison de son immunité présidentielle.

L’affaire Tapie et le Crédit Lyonnais a également fait parler d’elle. En 2008, l’État a versé plus de 400 millions d’euros à Bernard Tapie pour le préjudice subi lors de la vente d’Adidas en 1993. Cet arbitrage sera annulé par la justice en 2015, et Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie, sera condamnée pour négligence.

En 2019, le Parquet national financier a ouvert une enquête judiciaire concernant les conditions d’attribution du Mondial de football 2022 au Qatar, ciblant notamment Nicolas Sarkozy en raison d’un déjeuner organisé à l’Élysée avec Michel Platini et des responsables qataris. Une plainte a été déposée en 2023 à son encontre pour « trafic d’influence » et « corruption d’un agent public étranger ».

La justice a aussi lancé une enquête préliminaire sur ses activités de conseil en Russie, qui aurait concerné des relations illégales avec certains oligarques.

Concernant l’affaire Karachi, le gouvernement Balladur a été soupçonné d’avoir octroyé des rétrocommissions massives lors de la vente de matériel militaire en 1995, qui auraient servi à financer la campagne de Balladur. Nicolas Sarkozy, alors porte-parole de Balladur, a été entendu comme témoin assisté en 2017.

Finalement, l’affaire des jets privés a abouti à un non-lieu en 2016, où Nicolas Sarkozy a été mis hors de cause. La justice enquêtait sur des trajets vers le Golfe et les États-Unis en 2012 et 2013, qui auraient été facturés à l’entreprise d’un de ses amis.